Un espace ouvert aux artistes créateurs et artisans qui travaillent l'esprit et la matière en toute liberté... Arts en liberté est le nom d'une nouvelle galerie d'art fraîchement inaugurée le week-end dernier à Kouba, au 8, rue Djenane Bendanoune plus précisément. Dirigée par Mme Ouahiba Adjali, une ex-matheuse et passionnée d'art, cette galerie se veut une vitrine pour les artisans d'art et les plasticiens, un espace d'expression pour leur création en toute liberté. «On voulait faire autre chose qu'une galerie habituelle, traditionnelle. On s'est énormément intéressé à l'artisanat d'art», nous a confié la propriétaire de la galerie. Celle-ci est en effet, structurée en deux parties, l'une dédiée à l'artisanat d'art, à la présentation d'objets travaillés manuellement comme la poterie, le fer forgé, le bois, la mosaïque de marbre mais aussi le zelidje, le raphia qui sont des matériaux sans frontière. On y trouve ainsi, des produits africains fabriqués un peu partout au Maroc, en Algérie... «On voudrait mélanger les arts avec le travail des matières nobles », nous explique-t-on. L'autre partie de cette charmante galerie ou plutôt, sa seconde vocation est l'exposition des oeuvres d'artistes aussi bien dans le domaine de la peinture que de la sculpture. C'est en tout cas, un appel lancé aux artistes et aux artisans d'art pour venir travailler ici, en toute harmonie et liberté. L'endroit est en effet, tout indiqué. Lorsque vous visitez pour la première fois la galerie, votre regard est happé par cette multitude d'objets aux formes harmonieuses et aux couleurs chatoyantes. Des paravents en fer forgé, des jolies tables sculptées, des chaises en bois, des lampes au design original...en somme, des objets patiemment façonnés à la manière traditionnelle dans des matières les plus nobles avec un design alliant qualité, esthétique et raffinement. «J'aime beaucoup le travail des matériaux, car il a été délaissé dans notre pays. L'artisanat d'art n'a pas trouvé la place qui lui permet de s'épanouir et c'est pour ça que je me suis mise dans ce créneau particulier. L'artisanat est un peu le parent pauvre en Algérie. On n'en entend pas beaucoup parler», explique Mme Adjali et de se demander «pourquoi les pays riverains qui sont nos voisins continuent à façonner et à fabriquer leurs produits, leurs meubles à la mode ancienne ? Des produits qu'ils utilisent dans leur vie quotidienne». En effet, Arts en liberté comme le dit son nom, bannit les frontières et les tabous dans sa quête de talent et d'idées. L'art est fait d'innovation et de subtilité. Et sauvegarder notre patrimoine algérois, commun en fin de compte aux pays du Maghreb, est le sacerdoce de cette galerie. Le fer forgé qui habille en partie des objets d'art exposés, témoigne en effet, du talent extraordinaire et du doigté de ceux qui l'ont fabriqué. Un métier séculaire qui doit reprendre chez nous ses lettres de noblesse à l'image de la Tunisie et du Maroc. Car il constitue véritablement une empreinte parlante de notre culture. Une marque de notre civilisation. Le miroir de notre patrimoine. «Imprégner sur la touche artisanale un peu de modernité» est le but de Mme Adjali. Autrement dit, travailler de façon artisanale peut très bien nous faire faire de très belles choses, tout en restant dans l'ère du temps. Ce à quoi tend à promouvoir la galerie Arts en liberté. Aussi, celle-ci accorde pour rappel, une attention particulière aux jeunes artistes et leur offre ses espaces, s'ils souhaitent y venir, pour s'y exprimer...dans ce même esprit de liberté, à même de sauvegarder les traces de nos différences culturelles mêlées à la singularité et la richesse de la créativité. A travers le talent et la capacité de surprendre.