On la compare souvent à Norah Jones. Ses mélodies ciselées, aux influences pop-rock, chaâbi, traditions celtiques... sont dominées par sa voix magistrale. Elle n'est autre que la talentueuse chanteuse Samira Brahmia. Dans cet entretien, l'artiste s'est prêtée au jeu des nos questions. Lire les réponses épicées de cette graine de star qui est partie pour une belle carrière musicale. Comment Samira est-elle venue dans l'univers musical ? Je suis née dans le Doubs en France, où je suis restée jusqu'à l'âge de cinq ans. De retour à Chlef d'où est originaire mon père, j'ai commencé à faire de la musique très jeune, notamment au centre de la jeunesse de la wilaya de Chlef en faisant du solfège. Une fois à l'université, j'ai commencé à côtoyer des groupes tels que les Blackbirds ou Index. J'ai été choriste au sein du groupe Index. C'est ainsi que j'ai commencé à prendre goût à la scène et aiguisé mes penchants. J'avais commencé à écrire des textes, mais je n'avais trouvé personne pour les interpréter. Professionnellement parlant, c'est ma rencontre avec Merzak Allouache qui m'a fait comprendre ce que je devais faire de ma vie et quel était le chemin à prendre. La chanson a occupé une place de choix déjà dès votre jeune âge, mais vous ne vous doutiez pas, à l'époque, que vous alliez emprunter tôt ou tard le chemin de la scène ? Je le ressentais, mais comme dans toutes les sociétés l'artistique est un peu mal perçu, j'ai essayé d'être « sage », mais ça n'a pas trop marché puisque je n'étais pas très bien dans ma peau. Alors, il a fallu choisir entre vivre et se laisser vivre. Je vous laisse deviner mon choix (rires). Quels ont été vos artistes de référence ? Mes références sont très différentes, ça va de la regrettée Fadela Dziria à Sting ou Shawn Colvin, Kurt Elling... Comment expliquez-vous le fait que le public algérien ne vous ait découverte que récemment, alors que vous êtes assez connue en France ? Sans commentaires. Auteure, compositeur et interprète, vous aimez diversifier vos thèmes et vos inflexions de voix ... Ma voix – sans prétention aucune – est un instrument, ce qui m'a permis de la travailler. L'un de mes objectifs premiers était de jouer de la guitare et de ne pas m'enfermer dans un style bien précis. Cela étant, il m'arrive de fredonner des mélodies indiennes ou chinoises... c'est rigolo au final. Vous considérez-vous comme une chanteuse engagée qui se plaît à revendiquer, au parfum du jour, certains droits élémentaires ? Pour moi, chanter est un engagement. Le seul engagement qui m'importe, c'est d'être sensible à ce qui se passe autour de moi. Les effets de mode ne m'intéressent point. Vous reproche-t-on de bousculer les styles et les idées reçues ? Je ne bouscule rien du tout. Vous savez, j'ai eu la chance de grandir dans une famille qui m'a transmis beaucoup d'amour ; dire je t'aime n'est pas tabou pour moi et si des fois je peux paraître un peu extravagante, eh bien ! tant mieux. J'ai perdu ma regrettée grand-mère il y a de cela une année et demie et je ne regrette pas de lui avoir dit « je t'aime » même si ça la faisait rire Après votre album à succès Naylia, à quand un nouvel album de Samira sur le marché algérien ou européen ? Je ne pense pas être une faiseuse d'albums. Je préfère prendre mon temps. J'aimerais plutôt faire plus de scène, rencontrer plus de public et faire découvrir mon pays sous un autre angle que celui de la beauté de la lumière de mon soleil algérien de la bonté des gens, de mon Algérie à moi.