Un retour aux sources, cher à cet artiste qui dira ne pas perdre pied grâce à l'amour que lui rendent ses fans... Une voix à faire fondre un iceberg, vous transporter sur un nuage au-dessus d'une montagne. Vous donner des frissons et des larmes aux yeux. Elle s'appelle Samira Brahmia. Nourrie de plusieurs cultures et styles musicaux, très à l'aise sur plusieurs registres et langues que ce soit en anglais, ou en arabe, Samira Brahmia a fait vibrer lundi soir l'auditorium du Théâtre de verdure où elle s'est produite devant une salle comble. Khliff Mizialloua le mari, guitariste hors pair à sa gauche et le bébé percevant sa douce maman dans le public. Un retour aux sources cher à cet artiste qui dira ne pas perdre pied grâce à l'amour que lui rendent ses fans. La puissance, les inclinaisons et ondulations de sa voix n'avaient d'égal que son immense talent. Tout à tour sa voix se voulait sensuelle, brumeuse ou rock, joignant la délicatesse, la grâce à la tendresse dans l'harmonie de son geste habile à manier une guitare folk et du coffre dans le timbre que faisait naître ces morceaux alliant différents influences pop rock, chaâbi, traditions celtiques ou instruments du Grand Sud algérien. Sa maîtrise scénique s'est forgée au fil de ses années d'études sur différentes scènes en côtoyant pas mal d'artistes avant de laisser tomber ses années de fac et se consacrer entièrement à sa passion, la musique. Samira chantera l'amour, la solitude, la séparation, «l'exil des sens» le corps à corps, les racines, notre héritage africain...Tantôt avec pudeur, tantôt avec malice et insolence. Elle donnera un large aperçu de son album Naliya dont la maturité du son et du texte n'est nullement à prouver... Des titres aussi que l'on a déjà entendus in live lors d'un autre concert mémorable à Alger avant que, Sam, pour les intimes, ne parte évoluer sous d'autres cieux. Morceaux aériens, d'autres plus mélancoliques, ou teintés d'humour, de joie et d'allégresse, son répertoire ne laisse pas insensible et touche au coeur. Il est élévation spirituelle, ode à la femme. Poésie. Appel au retour au soi, à la sérénité, à l'équilibre entre le bien et le mal, à la féminité...Fly away, Je délire, fabuleux destin, In the corner, Feel the light, Ahmed Edjadarmy et son rythme Raï -naily percussif bien rendu par Toto et entraînant, Breakfast with a stranger, Mountains over there, Is there some one, Jdoudna, Samira a plus d'une corde dans son sac et d'autant plus dans son nid vocal. Samira flirte allégrement avec le jazz et le blues et le fait très bien. Sa reprise de Nature boy est un pur ravissement. «Je fais un travail sur moi pour ne pas être émue. Vous êtes ma thérapie. Un public exceptionnel», a t-elle déclaré. Ce concert fut tout simplement un pur moment de bonheur...A-t'on-pensé à l'enregistrer?