Le chef-lieu de wilaya est considéré comme la vitrine de la région, en raison, d'une part, de son statut de capitale du Cheliff et, d'autre part, de carrefour important entre Alger et Oran et les wilayas limitrophes telles que Relizane, Aïn Defla et Tissemsilt. La situation est malheureusement tout autre si l'on se réfère au climat malsain et à l'anarchie qui y règnent au quotidien. Cela, tout le monde a dû le constater, le subir ou, plus grave, en faire les frais. L'afflux considérable de citoyens venant d'autres régions, l'exode rural, la conjoncture économique difficile et la dégradation des rapports sociaux ont particulièrement favorisé ce démembrement aux conséquences néfastes pour la société. Le centre-ville ressemble, à vrai dire, à un grand souk qui s'anime le jour et se vide totalement en fin d'après-midi. Les trottoirs sont constamment squattés par des groupes de citoyens de la catégorie des « sans emplois fixes », les terrasses de cafés, les propriétaires de commerces et les vendeurs à la sauvette. Un décor à double facette : d'un côté, on est frappé par le nombre important de gens occupant les trottoirs à longueur de journée et, de l'autre, on a l'impression que tout le monde ici a versé dans le commerce. Le stationnement est devenu payant Difficile dans ce cas de connaître qui est chômeur et qui ne l'est pas1 car la confusion est générale. Il est quasiment impossible pour les passants, en particulier les femmes et les jeunes filles, de circuler normalement le long de ces espaces réservés pourtant aux piétons. On comprend dès lors pourquoi ces derniers débordent souvent sur les voies de circulation, entravant par là même le passage des automobilistes. Même s'ils ne sont pas, eux-aussi, sans reproches pour des délits divers, ceux-ci se plaignent, pour leur part, de difficultés liées à l'absence de parkings et de voies de dégagement, ce qui expliquent, à leurs yeux, les embouteillages et les longues attentes observées quotidiennement au niveau des différents carrefours de la ville. Ce n'est pas tout : le stationnement est devenu payant le long des artères de la ville car des jeunes ont décidé, à leur tour, de prendre le « contrôle » de ces espaces sans autorisation ni règlement propre à cette activité lucrative. En effet, un automobiliste qui s'amuse à garer plusieurs fois dans des endroits différents aura à débourser jusqu'à 100 DA par jour. Souvent, on paye et on se tait car il y a la sécurité des véhicules. L'absence de lieux de stationnement contrôlés, d'un marché couvert des fruits et légumes ou d'endroits aménagés pour la vente de ces produits contribue largement au dérèglement constaté. La propreté de la cité en prend un sérieux coup et constitue un véritable casse-tête pour les services de nettoiement de la commune. Chaque soir, après que la ville se vide de ses commerçants et revendeurs de tous bords, des tonnes d'immondices jonchent les trottoirs, rendant de plus en plus difficile la tache des éboueurs. Ce sont là quelques exemples d'une agglomération en net déclin et à l'opposé de l'évolution moderne et positive des choses.