Une foule nombreuse, composée de citoyens, d'amis artistes et hommes de théâtre, venus de différentes régions du pays, dont certains connaissaient le défunt et d'autres avaient interprété des rôles à ses côtés, que ce soit sur les planches du théâtre, à la télévision ou au cinéma, a assisté à l'inhumation du défunt, décédé jeudi soir, à l'âge de 56 ans, des suites d'une longue maladie. Après l'enterrement, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, accompagné du wali de Batna, Abdelkhalek Sayouda, a présenté ses condoléances à sa famille dans sa demeure, où il a évoqué les qualités de «Mahiou», l'artiste et l'homme qui est entré, dit-il, dans le cœur des Algériennes et des Algériens à travers «l'interprétation de rôles qui étaient faits pour lui». Dans une déclaration à l'APS, M. Mihoubi a affirmé qu'avec la mort de Mahieddine Bouzid, Mahiou, «nous avons perdu un authentique artiste algérien qui a su, avec sa spontanéité et sa sincérité, conquérir l'amour des gens», ajoutant que le défunt était «un artiste modeste qui ne parlait pas beaucoup mais qui a consacré son talent, son potentiel artistique et son amour pour les planches à présenter des œuvres ayant marqué la scène artistique d'une empreinte particulière. Il est à noter que le dramaturge Mahieddine Bouzid a été transféré au centre hospitalo-universitaire de Batna, il y a environ 10 jours, après que sa santé se soit détériorée le plongeant dans le coma, mercredi dernier, avant de décéder, jeudi soir, au service des soins intensifs. Le regretté Mahieddine Bouzid, qui a laissé trois filles âgées entre 18 et 24 ans, est né le 3 janvier 1962 et s'est épris des planches depuis qu'il étudiait au cycle secondaire. A la fin des années 1980, il rejoint la troupe Izourane de la maison de la Culture Mohamed Laïd Al Khalifa, de la ville de Batna, marquant ainsi son immersion dans le monde du théâtre au sein duquel il s'est distingué en tant que comédien, scénariste, metteur en scène et même producteur, et ce, jusqu'à sa mort. Le défunt Mahieddine Bouzid a créé en 1999 l'Association des enfants pour le théâtre et la musique et a participé à de nombreux feuilletons télévisés, notamment Douar Chaouia, El Wajh El Akher et Bassatine El Bourtoukal, en sus d'une œuvre qui n'a jamais vu le jour, intitulée Ettahadi. Pour rappel, le regretté Mahiou, qui souffrait d'un handicap physique, a su surmonter son infirmité à travers son inventivité au théâtre en étant apprécié par le public, disait toujours à ses proches : «J'ai longtemps lutté pour ne pas être un fardeau pour la société.»