Réactions - Le décès du comédien Rachid Zeghimi a provoqué une vive émotion dans le milieu du théâtre et de la télévision qui ont loué les qualités humaines d'un artiste des plus «influents» de la ville de Constantine. Le comédien humoriste Rachid Zeghimi est décédé mercredi après-midi à l'âge de 72 ans au service de réanimation du centre hospitalo-universitaire Benbadis de Constantine, a-t-on appris de son ami et collègue Noureddine Bechekri. Ainsi, la scène artistique locale et nationale a perdu l'une de ses figures les plus populaires. Le défunt souffrait depuis près d'une année d'une tumeur sur une des vertèbres de la colonne vertébrale ayant nécessité plusieurs interventions chirurgicales l'ayant immobilisé. Il avait été admis depuis une semaine au centre anti-cancer (CAC) du CHU Benbadis, puis transféré au service de réanimation après la dégradation de son état de santé. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, qui s'était rendu la semaine passée au chevet de l'artiste Zeghimi, lui avait assuré tout le soutien de l'Etat et lui exprimé l'insistance du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à accorder tout l'intérêt et la prise en charge nécessaires aux catégories des artistes et créateurs. Dans un message de condoléances, le ministre de la Culture a loué les qualités artistiques du défunt. Selon Bechekri, le défunt sera conduit ce jeudi après la prière du Dohr à sa dernière demeure au cimetière central de Constantine. Très peiné par la perte d'un «compagnon de route», Noureddine Bechekri, a salué la mémoire de celui qu'il considère comme un «grand frère et collègue» et dont il a fait la connaissance dans une troupe de théâtre «El-Amel», avant de constituer avec Hassan Benzerari et Salah Adjabi la troupe «Bhalil». Evoquant le souvenir d'un artiste «honnête», «sincère», «idéaliste» et «apprécié de tous», le comédien déplore une «immense perte pour la télévision algérienne», tout en rappelant que Rachid Zeghimi a été «un des membres les plus influents» de l'action artistique à Constantine. Autre compagnon de l'aventure «Aâssab oua aoutar» qui a débuté en 1979, Allaoua Zermani regrette la disparition d'un «ami de longue date et un collègue de tournage de plus d'une trentaine d'années». Un artiste «ouvert et réceptif aux jeunes talents», témoigne-t-il. Le comédien Antar Hellal, proche collaborateur du défunt, s'est incliné à la mémoire d'un artiste «humaniste, sensible, à l'écoute des autres et aimant son public». Il garde de lui le souvenir d'un homme aux «grandes ambitions artistiques, malheureusement contrariées», a-t-il regretté. La comédienne Fatima Hlilou, qui a souvent partagé la vedette à la télévision avec Rachid Zeghimi, a rendu hommage à un artiste qui s'est «distingué par sa douceur et sa gentillesse envers ses collègues», en plus de ses qualités professionnelles. Mohcen Amar, le réalisateur du feuilleton «Basatine Al bourtoukal» (Les jardins d'oranges), le dernier feuilleton du défunt, a confié que la nouvelle du décès de Rachid Zeghimi l'a beaucoup attristé, affirmant que l'artiste «excellait dans tous les rôles qu'il a eus à camper, dans le style comédien comme dans le drame». «Rachid n'est pas seulement un confrère, mais est aussi un ami depuis plus de 40 ans. J'ai eu à travailler avec lui dans plusieurs œuvres artistiques comme «Chari Dala», «Mesmar Djeha», «Ramadaniet» et «Bab El-Ray»», a-t-il ajouté. Pour Amar Mohcen, le défunt était toujours de bonne humeur et dégageait une jovialité communicative à son entourage. Un avis amplement partagé par le chercheur en histoire du théâtre, Mohamed Gharnaout, qui a indiqué à l'APS que son amitié avec Zeghimi remonte aux années 2000, affirmant que «rapidement des liens forts d'amitié» se sont tissés entre lui et le défunt. «Rachid m'a beaucoup aidé dans mon travail de recherche sur l'histoire du théâtre à Constantine. Il m'a écrit son parcours artistique et m'a donné un nombre d'informations que je ne connaissais pas sur le théâtre, et a même joué le rôle de médiateur entre moi et les artistes», a souligné avec émotion le chercheur. Rachid Zeghimi avait participé à plusieurs œuvres artistiques de théâtre, de cinéma et de télévision. Il a entamé son parcours artistique durant les années 1960 et s'était particulièrement fait remarquer dans la série télévisée «Aâssab oua aoutar» et dans les films «Rih tour» et «Mani Mani».