Le deuxième Prix du mérite Lounès Matoub a été décerné à la chanteuse kabyle Nouara et à la mère du Rebelle, Nna Aldjia, présidente d'honneur de la fondation Matoub, qui n'a pu faire le déplacement en raison de son état de santé. La cérémonie pour l'annonce des lauréats a été organisée, avant-hier, à la maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Cette rencontre rentre dans le cadre de la commémoration du 20e anniversaire de la création de la fondation Matoub Lounès (12 octobre 1998-12 octobre 2018). En cette occasion, un gala artistique a été animé à la salle de spectacles par Nouara, Ali Meziane, Rabah Ouferhat, Hacène Ahres, Siham Bouaziz et Naïma Ramdani, et ce, devant un public nombreux. Etaient présents également le chef de cabinet du wali, le vice-président de l'Assemblée populaire (APW), les maires de Tizi Ouzou, d'Alger et d'Ath Douala, des membres de la famille du défunt artiste et militant de la cause amazighe, assassiné le 25 juin 1998, ainsi que de nombreux artistes et invités de divers horizons. Les chanteurs qui se sont succédé sur scène ont interprété des œuvres du barde engagé. Dans son allocution, la présidente de la fondation, Malika Matoub, a tenu à saluer les efforts de tous ceux qui ont accompagné la fondation depuis sa création à ce jour, surtout les citoyens des villages Taourirt Moussa et Tizi N'tlakht, qui constituaient une protection pour la famille et la demeure de son frère, dira-t-elle. «La fondation Matoub Lounès remercie également les artistes participants, ainsi que tous les membres collaborateurs qui ont rendu possible cette activité». Pour la directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Nabila Goumeziane, «c'est la première fois qu'un hommage à la mémoire de Matoub Lounès est organisé à la maison de la Culture Mouloud Mammeri, sponsorisé par notre direction et l'ONDA. L'activité a été initiée par la fondation qui œuvre inlassablement pour la préservation de l'œuvre de Lounès Matoub, de son legs en matière de textes, de musique et la perpétuation de sa mémoire. Matoub est un artiste de renommée internationale, qui aimait son pays et qui a mené un combat pour l'amazighité, un combat abouti aujourd'hui avec le recouvrement de l'identité algérienne et la réalisation du musée demandé par la fondation qui porte son nom et accordé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lequel projet va perpétuer davantage cette mémoire et celle de plusieurs personnalités». Une reconnaissance tardive par le pouvoir Créée en 1998, la fondation Matoub Lounès a pour principaux objectifs : faire toute la lumière sur les circonstances de l'assassinat de ce chanteur engagé, perpétuer son image et son combat, organiser ou participer à toute action culturelle, artistique, scientifique, s'inscrivant dans le cadre de la promotion de ses idéaux artistiques et culturels (colloques, séminaires, congrès, conférences, festivals, etc.). Il s'agissait aussi de continuer à faire connaître ses qualités humaines et artistiques, ainsi que son combat pour la reconnaissance officielle de l'identité amazighe. Fin août 2018, le président de la République a, rappelons-le, approuvé le financement et le soutien pour la «réalisation d'un musée dédié au patrimoine culturel et artistique du défunt chanteur Matoub Lounès» au village de Taourirt Moussa, à Aït Mahmoud (wilaya de Tizi Ouzou), et ce, à la demande de Malika Matoub, présidente de la fondation Matoub Lounès, a indiqué un communiqué du ministère de la Culture répercuté par l'agence de presse officielle APS. Abdelaziz Bouteflika a approuvé cette demande et donné ses instructions pour le financement et le soutien en faveur de ce projet culturel qui vise la préservation de la mémoire de l'artiste Matoub Lounès, qui a contribué à la promotion de la chanson et de la musique algériennes dans leur dimension amazighe et au renforcement de l'identité nationale, selon le même communiqué.