Le football national, notamment celui de l'élite, est au plus bas. En plus des scènes de violence qui surviennent presque chaque week-end au niveau de certains stades (les dernières en date étant celles de samedi passé à Bordj Bou Arréridj), les soupçons d'arrangement de quelques matchs ternissent encore davantage l'image d'un football qui n'arrive pas à se professionnaliser. Hier, la publication française France Football (FF) est revenue sur l'enquête relative à la corruption dans le football algérien rendue publique par le média britannique BBC il y a quelques semaines. France Football affirmait, à cet effet, qu'il a eu accès «aux informations recueillies par la radio britannique qui ont également été transmises à la Fifa, laquelle a saisi sa commission d'éthique et sa commission de discipline». «Le plus choquant n'est peut-être pas d'ailleurs le nombre de matchs suspectés d'avoir été arrangés – selon nos sources au moins un par semaine lors de la seconde moitié de la saison dans les deux divisions supérieures de la Ligue algérienne – mais le fait que tous les acteurs de ce drame savent que ces arrangements ne relèvent pas de la fiction, et qu'on en parle même ouvertement entre fans et dans les médias locaux sans que les autorités fassent autre chose que s'en émouvoir, quand elles ne nient pas ce qui est une triste évidence pour tous les autres», ajoute-t-on encore. La publication footballistique s'est également entretenue avec un «intermédiaire» ou «arrangeur de matchs» établis depuis une quinzaine d'années. FF a, par ailleurs, joint à l'article un tableau indiquant les «montants pour truquer un match». Par exemple, en Ligue 1, une victoire à l'extérieur coûterait 58 500 euros (près de 800 millions de centimes au taux de change officiel). FF signale en dernier lieu que contrairement à ce qu'a affirmé l'actuel bureau fédéral, pour qui les affaires citées remontent au temps des anciens dirigeants de l'instance fédérale, certains matchs «mis en cause» dans l'enquête se sont joués durant la saison 2017/2018.