La tendance baissière ne serait, cependant, pas irréversible ; un mouvement contraire pouvant tout à fait s'imposer, dans les semaines à venir, au vu des doutes sur la réelle capacité de l'Arabie Saoudite à approvisionner le marché. Le baril de pétrole a perdu plus de 10 dollars en l'espace de quelques jours de cotation sur les places boursières de Londres et de New York, alors qu'il avait atteint plus tôt ce mois-ci, son plus haut niveau en quatre ans, à plus de 86 dollars pour le brent. Hier, les cours du brut se reprenaient un peu en début d'après-midi après avoir accentué leur déclin dans la matinée, chutant sous les 76 dollars, dans le sillage d'informations faisant état de la volonté de l'Arabie Saoudite de compenser toute insuffisance de l'offre, en plus de l'augmentation des stocks aux Etats-Unis. Depuis le mois d'octobre, le brent a connu à Londres, place de cotation du Sahara blend algérien, une chute d'environ 12% après avoir dépassé les 86 dollars dans une ascension fulgurante qui laissait prédire, selon certains analystes, une cotation à 100 dollars le baril dans les prochains mois. La tendance a depuis changé de cap, dans une conjoncture marquée par l'affaire du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, assassiné à Istanbul. Un scandale qui a éclaboussé le sommet de l'Etat du royaume saoudien, plus gros producteur de l'OPEP, influant indirectement sur les cours de l'or noir. La tendance baissière a été accentuée ensuite par des déclarations de l'Arabie Saoudite qui a insisté, mardi, sur sa mobilisation en vue d'approvisionner le marché pour compenser les pertes causées par l'embargo américain sur le pétrole iranien. La chute des prix est due aussi, selon les analystes, au niveau élevé des stocks américains, ainsi qu'au différend commercial entre la Chine et les Etats-Unis, son influence négative sur la croissance mondiale et, par voie de conséquence, la demande en énergie. La tendance baissière ne serait, cependant, pas irréversible ; un mouvement contraire pouvant tout à fait s'imposer, dans les semaines à venir, au vu des doutes sur la réelle capacité de l'Arabie Saoudite à approvisionner le marché. Les pertes du pétrole pourraient être ainsi limitées, selon l'agence Bloomberg, par la crainte persistante que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires ne soient pas en mesure de combler le déficit d'approvisionnement iranien, lorsque les sanctions américaines renouvelées contre la République islamique entreront en vigueur au mois de novembre. Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al Faleh, a déclaré mardi que l'Arabie Saoudite allait «répondre à toute demande qui se matérialiserait pour assurer la satisfaction des clients», mais certains analystes estiment, néanmoins, que les prix pourraient rebondir avant la fin de l'année. «Nous prévoyons toujours que le brent atteindra 85 dollars le baril d'ici la fin de l'année», a déclaré la banque américaine Morgan Stanley. «Dans son rapport mensuel du mois d'octobre, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a souligné que la capacité de production de pétrole de réserve dans le monde n'était déjà plus que de 2% de la demande mondiale et que de nouvelles réductions seraient probablement à venir.» «Cette tension pourrait durer un certain temps et s'accompagnera probablement d'une hausse des prix», a déclaré l'AIE.