L'Arabie Saoudite a déclaré à l'OPEP qu'elle avait réduit sa production de brut de 200 000 barils par jour à 10,29 millions de barils/jour en juillet. Les prix du pétrole ont bondi hier, dans le sillage de la publication du rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui relevait notamment le fait que l'Arabie Saoudite ai réduit sa production. L'annonce faite par le plus gros producteur de l'OPEP est venue se greffer aux inquiétudes sur l'approvisionnement mondial déjà suscitées par les sanctions américaines contre l'Iran qui sera contraint de limiter ses exportations. Le brent a ainsi progressé hier, au cours de la séance de vente, de près de deux dollars se rapprochant des 74 dollars à Londres, place de cotation du Sahara Blend algérien, Le brut léger américain était en hausse également, de plus de 1 dollar, se hissant nettement au-dessus de 68 dollars. «Les hausses de prix sont le résultat d'un repli inattendu de la production pétrolière saoudienne et de la poursuite du joker iranien», a dit un analyste cité par Reuters. L'Arabie saoudite a déclaré à l'OPEP qu'elle avait réduit sa production de brut de 200 000 barils par jour à 10,29 millions de barils par jour en juillet. L'OPEP elle-même, utilisant des sources secondaires, a estimé dans un rapport publié lundi que la production saoudienne était à un niveau légèrement supérieur à 10,39 millions de barils jours le mois dernier. Mais les deux chiffres suggèrent que le royaume, chef de file de facto de l'OPEP, souhaite éviter une répétition d'une surabondance mondiale qui a fait baisser les prix au cours des dernières années. «Nous ne pensons pas que l'Arabie saoudite soit disposée à voir le brent sous les 70 dollars le baril», a déclaré un analyste de SEB, repris par Reuters. La baisse de la production saoudienne coïncide avec les baisses attendues des exportations iraniennes alors que Washington impose de nouvelles sanctions à Téhéran. Mais la production des pays non membres de l'OPEP, en particulier des Etats-Unis, augmente rapidement, limitant la demande de pétrole OPEP. Celle-ci prévoit que l'offre de pétrole des pays extérieurs à l'organisation, augmentera de 2,13 millions de barils jours l'an prochain, soit 30 000 b/j de plus que prévu le mois dernier, une grande partie de la hausse provenant de la nouvelle production de schiste américain. Par ailleurs, la production pétrolière américaine de sept grands bassins de schiste devrait augmenter de 93 000 b/j en septembre pour atteindre 7,52 millions de barils par jour, a annoncé lundi la US Energy Information Administration (EIA). L'OPEP prévoit que la demande mondiale de pétrole augmentera de 1,43 million de barils/jour en 2019, contre 1,64 million de barils en 2018. Selon les analystes, les différends commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine, ainsi que les turbulences sur les marchés émergents, pourraient freiner la croissance et la demande énergétique. L'économie chinoise montre, selon Reuters, de nouveaux signes de ralentissement alors que les Etats-Unis se préparent à imposer des droits de douane encore plus sévères, les investissements ayant ralenti au cours des sept premiers mois de l'année et les ventes au détail ayant baissé, selon des données publiées hier.