Le projet de réalisation d'un hôpital de 120 lits, dans la localité de Vouaklane, relevant de la commune de M'chedallah, à 45 km à l'est de Bouira, continue de faire parler de lui. Accusant des retards considérables pour des raisons multiples, liées essentiellement à l'absence d'un bureau d'études en charge du suivi des chantiers, et le gel décidé par le gouvernement dans le cadre des mesures d'austérité, la livraison de cet établissement de santé tant attendu par la population n'est pas pour demain. En panne de solutions permettant l'avancement des travaux, les pouvoirs publics ont décidé d'opter pour la fuite en avant. Le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Ahmed Boutata, élu RND, a annoncé hier, à l'occasion de l'ouverture des travaux de la troisième session de l'APC, avoir «proposé, et ce, en concertation avec la direction de la santé, la résiliation aux torts de l'entreprise détentrice du projet». La déclaration faite hier par M. Boutata a suscité beaucoup d'interventions, notamment chez les élus. «Il faut d'abord poser la question sur l'origine de ces retards. Le marché a été attribué à l'entreprise Ergozot qui a été obligée ‘‘sous la pression'' de lancer les travaux alors qu'aucun plan ne lui a été remis», a relevé un élu. Le taux d'avancement des travaux lancés en juin 2014 n'a pas dépassé les 25%. Une enveloppe de 250 milliards de centimes a été mobilisée par le Trésor public. Récemment, une dizaine de citoyens ont organisé une marche dans la commune de M'chedallah pour dénoncer les retards accumulés dans la réalisation de ce projet important, tant attendu par la population des communes de la région. Imputant la responsabilité à l'entreprise détentrice du marché, notamment pour avoir «empoché» 60 milliards comme avance sur le projet, le responsable de l'entreprise réalisatrice se défend. Questionné sur cette affaire et sur la proposition faite par le président de l'APW, Sifouane Amrane a rappelé que son entreprise a rencontré des problèmes énormes au début du lancement des travaux. «Cela fait presque 4 ans et aucun bureau d'études n'a été dégagé pour le suivi des opérations. Nous étions contraints de lancer les chantiers, alors qu'aucun plan ne nous a été remis», a-t-il dit, en précisant que plusieurs requêtes ont été envoyées aux autorités locales afin de trouver une solution moins pénalisante. «On ne peut pas travailler en l'absence d'un BET», a déclaré M. Amrane, documents à l'appui. En plus de ces difficultés et autres pratiques qualifiées de bureaucratiques auxquelles fait face l'entreprise, souligne Sifouane Amrane, «la société a enregistré des pertes financières importantes».