Trois �lus communaux (2 RCD, 1 FLN) d�A�t- Amrane, dans la wilaya de Boumerd�s, ont d�pos� plainte contre le premier magistrat de la commune, M. Adjout Rabah, �lu sur la liste du FLN. La plainte a �t� remise au procureur de la R�publique pr�s le tribunal de Boumerd�s dont d�pend territorialement cette localit�. Les plaignants se r�f�rent, pour l�occasion, aux articles 47 et 48 de la loi 06/01 relative � la lutte contre la corruption pour porter l�estocade � leur adversaire. Ils l�accusent en effet de silence devant un cas flagrant d�abus. Le sujet de cette controverse est le projet de construction d�une salle polyvalente au village Souiga. Dans deux correspondances envoy�es, l�une par un �lu et l�autre par le trio au wali de Boumerd�s, ils d�noncent la facturation de travaux non r�alis�s ou surfacturation pour d�autres. �Pour ce qui est des terrassements et fouilles, le volume total pay� est de 1 044,60 m3 alors que seulement 509,85 m3 ont �t� �vacu�s, sachant que les besoins en remblais ne peuvent en aucun cas d�passer les 50 m3�, lit-on dans l�un des communiqu�s. Faut-il rappeler que pour la r�alisation de ce modeste ouvrage d�environ 350 m2 de superficie, lanc� par l�assembl�e pr�c�dente, l�Etat a d�j� d�bours� 3 941 007,53 DA. Le wali a accord�, r�cemment, une rallonge de 5 204 000 DA. Mais d�apr�s les contestataires, les jeunes de Souiga ne sont pas pr�ts � utiliser cette salle sans un autre apport financier �valu� � 6 millions de dinars. Ils d�noncent dans ce dossier le gaspillage, la mauvaise gestion et les d�tournements. �Il y a un bureau d��tudes qualifi� qui assure le suivi et le contr�le de ce projet. Ce bureau a fourni toutes les explications demand�es�, r�torque le P/APC. Dans leur rapport vers� en annexe � la plainte, les 3 �lus �voquent d�autres affaires qui concernent, selon eux, la mauvaise gestion et des violations du code des march�s publics. Ils font cas d�achat, en 2008, des couffins du Ramadhan pour la somme de 2,5 millions de dinars. Le P/APC a pass� commande d�un lot de produits alimentaires pour 1 million de dinars. Ce lot a �t� livr�, disent-ils, par un grossiste mais la facture �manait d�un d�taillant. Ce dernier serait un proche du premier vice-pr�sident. C�est donc l��picier qui a �t� pay�. �Les factures sont disponibles prouvant que c�est le commer�ant qui a livr� les produits qui a �t� pay�, explique le premier magistrat d�A�t Amrane. S�agissant pr�cis�ment de la passation des march�s, le rapport signale plusieurs d�passements, notamment le recours � une s�lection de certaines entreprises de r�alisation et la mise � l��cart des soumissions moins disantes ou mieux disantes (offres techniques et �conomiques meilleures). Les plaignants citent � cet effet plusieurs cas. Un entrepreneur boumerdessi a fait une meilleure offre pour la r�alisation d�une route, il a �t� �cart� au motif qu�il a d�pass� le montant de la fiche technique (5 millions de dinars). Finalement, c�est une entreprise qui n�a pas soumissionn� la premi�re fois qui a �t� retenue. Dans une autre soumission relative � un projet d�AEP, ce sont des entreprise d�une m�me famille qui ont �t� sollicit�es et retenues. Pour la soumission de l�am�nagement d�une cantine scolaire � 2 800 000 DA � les candidats n�ont m�me pas sign� leurs offres, rel�ve le rapport remis � la justice et au wali de Boumerd�s. Plus grave, l�APC a pass� un march� en se r�f�rant � une d�lib�ration qui ne concerne pas ce projet. C�est donc un faux. Le wali serait intervenu pour arr�ter les travaux dont le taux d�avancement est de 40%. Apr�s avoir pris connaissance de la plainte, le P/APC, qui s�est d�plac� � notre bureau pour r�pondre � ses d�tracteur, r�sume sa position ainsi : �C�est � la justice de trancher dans cette affaire. Les structures de l�A/PC sont � la disposition de toutes les instances. Quant � la passation des march�s, y compris pour les conventions, elle se fait dans toute la transparence requise et dans le respect de la r�glementation en vigueur dans notre pays. Les commissions d�ouverture des plis, d��valuation des offres et celle de passation des march�s fonctionnent normalement.� S�agissant de son refus de remettre aux �lus contestataires les registres pour les consulter, M. Ajout affirme que ces documents seront remis aux demandeurs dans une pl�ni�re de l�Assembl�e. Il y a lieu de noter qu�aucun article de loi n�impose cette d�marche. Le P/APC pr�cise en outre que les 3 �lus sont d�missionnaires des commissions. Le projet dit �nouvelle route d�Agha� soul�ve aussi la col�re des �lus. Ils nous ont fait visiter le chantier en question. Le d�blaiement cause des d�g�ts � un mur du parc communal et les sanitaires de l��cole primaire du centre- ville risquent de tomber. A l�heure actuelle, ce qui semble �tre un chantier n�est qu�un bourbier. �Toute l�assembl�e a adh�r� � ce projet�, ass�ne Adjout. Il est clair que pour les protestataires, l�attribution des milliards par l�APW n�est que du gaspillage, d�autant, soutiennent-ils, que ladite route sera ferm�e d�s que le chantier de la construction du march� couvert, financ� par l�APW, sera lanc�e. De son c�t�, le P/APC explique que le contrat de r�alisation a �t� annul� et que les d�penses effectu�es pour lancer les travaux sont minimes. Le dernier chapitre �num�r� par les trois protestataires int�resse le non-recouvrement des mensualit�s de location des locaux communaux. Ces biens ont �t� affect�s par ench�res publiques aux plus disants. Mais les b�n�ficiaires, disent les �lus, refusent de payer le loyer. En cons�quence, ils estiment le pr�judice � 1 milliard 200 millions de centimes. �Avant d�en �tre le responsable, je suis citoyen de cette ville, je suis certain qu�aucun commer�ant n�a les moyens financiers pour honorer ses engagements. Cependant, nous avons saisi la tutelle pour nous aider � r�soudre ce probl�me. La solution sera d�battue en assembl�e qui d�lib�rera sur des nouveaux tarifs de loyers�, assure le P/APC. Il y a lieu de pr�ciser que ce probl�me de loyer a �t� h�rit� de l�assembl�e pr�c�dente g�r�e par une majorit� FFS. Cette situation conflictuelle est bien dommageable pour cette localit� qui a besoin des efforts de tous pour la sortir du sous-d�veloppement end�mique qu�elle subit.