Le don de sang a été au rendez-vous de plusieurs collectes organisées au profit des trois hôpitaux de la wilaya de Jijel, à l'occasion de la Journée nationale du don de sang, célébrée le 25 octobre. Outre les appels lancés dans les mosquées, à la radio locale et par des associations pour perpétuer l'acte du don de sang, une mobilisation accrue a été observée en cette circonstance qui a permis aux banques de sang de faire le plein, n'ayant aucune autre source que les veines des donneurs. Si le don de sang est un geste volontaire, il n'en reste pas moins qu'il demeure presque l'apanage exclusif de certains donneurs réguliers. «Le reste des donneurs, il faut aller les chercher, le don de sang reste encore à provoquer», fera remarquer le Dr Boudjada, du centre de transfusion sanguine de l'EPH Bachir Mentouri d'El Milia, qui précise que 65% du sang ramené à l'hôpital provient des collectes. Ces collectes sont organisées chaque semaine, l'équipe du PTS se déplace dans les différentes localités à la recherche de donneurs. «Contrairement au donneur régulier qui se déplace même à minuit si on l'appelle, le recrutement de nouveaux donneurs doit être continu, sinon on perd leur trace», dira-t-elle. Dans son plan d'action, le Dr Boudjada prévoit d'arriver à zéro donneur de contrepartie, un objectif qui pourrait être atteint en 2019, selon elle, ce qui permettrait à son service de couvrir à 100% ses besoins par les collectes. Pour l'année 2018, ses estimations portent sur quelque 3000 poches à collecter, dont presque les trois quarts proviennent des collectes. A l'EPH de Taher, ce sont également les collectes qui fournissent le plus gros des besoins à la banque du sang. Selon le Dr Lekmiti, du PTS de cet hôpital, la consommation de sang peut atteindre les 200 poches par mois en moyenne. Des poches qui proviennent en grande partie des collectes, avec cependant une petite quantité des dons de contrepartie. A l'hôpital Mohamed Seddik Ben Yahia de Jijel, ces besoins peuvent atteindre jusqu'à 400 poches en moyenne par mois pour un apport variant entre 250 à 300 poches durant la même période, selon des chiffres du CTS de cet établissement, qui reste le plus important de la wilaya. Depuis un certain temps, se sont les malades cancéreux, y compris ceux atteints d'hémopathie, dont le nombre est en nette croissance, qui ont le plus besoin de sang. Les hémoglobinopathies restent également des pathologies, comme elles l'ont d'ailleurs toujours été, qui ont besoin de sang, selon les données recueillies dans les services de transfusion sanguine de ces hôpitaux, où l'on évoque une forte consommation de sang dans les cas de chirurgie, notamment durant les actes opératoires de gynéco-obstétrique. En conclusion, affirme-t-on, ce sont les services de pédiatrie, de médecine interne et des blocs opératoires qui sont les plus importants clients des banques de sang. Des banques qui restent à approvisionner par un effort continu et quotidien à la recherche de bénévoles à initier au don de sang pour les recruter et en faire des donneurs réguliers. C'est là le défi majeur des services de transfusion sanguine à Jijel.