A l'occasion de la 23e édition du Salon international du livre d'Alger, la maison d'édition Dar El Houda présentera à ses lecteurs 43 nouveautés, toutes disciplines confondues. Fondée il y a 45 ans, la maison d'édition algérienne Dar El Houda détient un catalogue riche de plus de 2753 titres. Ainsi, à l'occasion du SILA, 43 nouveautés seront exposées. Lors d'un point de presse, tenu dimanche matin au Théâtre national d'Alger, la maison d'édition Dar El Houda, à sa tête son directeur général, Mustapha Kallab-Debbih, a dévoilé à la presse nationale la parution de deux importants ouvrages qui seront disponibles au SILA. L'un, en hommage au chanteur Samy El Djazaïri, intitulé La voix des astres Samy El Djazaïri, signé par l'auteur Mohamed Attaf, et le second, Les histoires de mon livre à moi, cosigné par la comédienne Bahia Rachedi et Aoudjit Othmane. Les trois auteurs sont revenus sur la genèse de leurs ouvrages. Prenant la parole, Bahia Rachedi, qui a signé avec Othmane Aoudjit Les histoires de mon livre à moi, indique qu'un dénominateur commun l'a liée avec Aoudjit Othmane : l'amour des enfants. «Malgré que nous soyons de générations différentes, Othmane et moi regardons dans la même direction et avons la même vision de l'amour sur les enfants. Nous avons travaillé en étroite collaboration pour offrir aux enfants des histoires de patrimoine», dit-elle. De son côté, Othmane Aoudjit affirme que bien qu'installé en France, il a tenu à offrir à l'enfance algérienne un petit livre qui parle de partage, d'amitié et d'amour. Le livre en question – comportant 86 histoires pour enfants – est traversé par une nostalgie. Selon Othmane Aoudjit, cette nostalgie se résume à travers des souvenirs des parents. «C'est, dit-il, cette nostalgie qui nous manque, c'est pour cela qu'il faut revenir à travers ces histoires pour mieux avancer. L'enfant a besoin de ce genre d'histoires. Nous nous sommes dit : nous allons essayer de donner quelque chose à la petite enfance. L'enfant algérien a besoin de rêver.» L'auteur de l'ouvrage La voix des astres Samy El Djazaïri, Mohamed Attaf, avertit d'emblée l'assistance que ce n'est pas un hasard s'il a écrit ce livre. Etant un ami et un voisin à Tizi Ouzou, l'auteur a toujours entretenu des relations très cordiales avec le regretté artiste. Trente et un ans après sa mort, Samy El Djazaïri est toujours présent dans les mémoires. Il a marqué son époque par son style, par sa voix et par son élégance. Mohamed Attaf est revenu d'une façon détaillée sur la vie et l'œuvre de cet artiste qui continue de sublimer les générations actuelles par son timbre de voix remarquable. Ali Kanouni, alias Samy El Djazaïri, est né en février 1945 àTizi Ouzou. Selon l'orateur, il a à peine fait l'école primaire. Comme il était issu d'une famille pauvre, il était obligé d'aller travailler. Son père détenait une gargote. «Samy travaillait avec son paternel dans un premier temps le week-end, puis durant deux ans quand il a quitté les bancs de l'école et jusqu'au décès de son père. Il avait le rythme dans le sang. Là où il était, il tambourinait partout. Peu à peu, il a commencé à fréquenter les fêtes des quartiers en se rapprochant des orchestres pour apprendre. Il a pu s'intégrer comme il se doit. A l'indépendance, il adhère à la section du Croissant-Rouge de Tizi Ouzou. Il faisait beaucoup de sorties pour participer à des actions de secours. Quand il sortait, il ramenait toujours sa derbouka.» En 1963, il adhère à la JFLN de Tizi Ouzou. Le siège de cette organisation se trouvait au niveau des locaux de l'hôtel Koller. Samy se retrouvait dans ce lieu en compagnie d'autres artistes en herbe pour répéter et discuter des actions à entreprendre. Samy El Djazaïri était un fan du chanteur Mohamed Lamari. Un jour, en passant devant la chambre où le groupe répétait au quotidien, le chef d'orchestre El Djillali Haddad fut subjugué par la qualité de sa prestation. «A partir de là, Samy a abandonné sa derbouka et a commencé à travailler sa voix. Ce petit orchestre finit par sortir de Tizi Ouzou pour regagner Alger. Là il a vraiment évolué. Il a eu la chance de chanter un peu partout. N'empêche qu'il voulait mieux. Il émigra en France en faisant des petits boulots pour survivre. Il a intégré la troupe artistique de l'Amicale, pour ensuite entreprendre une tournée maghrébine et européenne», note-t-il. Samy El Djazaïri est décédé en 1987, suite à un accident de voiture, laissant derrière lui un legs musical des plus enrichissants. Il est à noter que le livre de Mohamed Attaf sur Samy El Djazaïri – qui a nécessité six ans de travail – se compose de deux parties : la première est consacrée à sa biographie et la deuxième à la traduction des chansons en tamazight de Samy El Djazaïri en français. On retrouve également les chansons que le défunt a chantées en arabe, lesquelles ont fait l'objet d'une traduction en langue française. Le livre se referme sur le listing de toutes les chansons qu'il a interprétées.