L'artiste Djamel Chir, peu prolifique certes en termes de production artistique durant sa longue carrière avec seulement une soixantaine de chansons, était à l'honneur jeudi et vendredi derniers à Tizi Ouzou. Le comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya lui a consacré un hommage à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de la ville des Genêts. Des coupures de journaux retraçant la vie, l'œuvre et le parcours de l'artiste ont été exposées au hall de la maison de la culture Mouloud-Mammeri au public, venu nombreux découvrir l'artiste. Djamel Chir débute sa carrière artistique au sein de la troupe des Scouts musulmans avec laquelle il participe aux différentes animations en tant que percussionniste. Il est né le 21 septembre 1947, entre Birkhadem et Saoula, à Alger. Très à l'aise avec les instruments à rythme de musique tels la derbouka, le tar et le bendir, Djamel Chir, âgé alors d'à peine seize ans, ne tardera pas à intégrer l'orchestre de Saïd Bastandji, un des maîtres de la musique arabo-andalouse. C'était lors d'une soirée artistique animée par des grands noms de la chanson algérienne. Il suppléait le percussionniste du groupe qui s'était absenté. «Ce passage concluant fera du jeune Djamel, un élément clé dans le groupe de Bestandji», avec lequel il acquiert une maturité artistique après de nombreuses tournées sur le territoire national et à l'issue desquelles le jeune Djamel tente sa chance à la radio nationale, à la recherche d'un emploi stable. Dans sa quête d'un travail, l'artiste croisera, par hasard alors, Mahboub Bati, de son vrai nom Mohamed El Mahboub Safar Bati, qui l'engage dans son studio pour accompagner les chanteurs qui venaient enregistrer. «Des noms et pas des moindres défilaient dans l'unique structure d'enregistrement du centre du pays». Kamel Hamadi, Dahmane El Harrachi, Samy El Djazairy, Karima, pour ne citer que ces noms-là, auront apprécié la touche de Djamel Chir dans l'accompagnement à la derbouka ou, pour certains, à la chorale. Du studio d'enregistrement, Djamel Chir intégra la Radio nationale. Il a été recruté par Taleb Rabah et a fait partie de l'orchestre pilote de l'émission «Ighenayen uzekka, chanteurs de demain», une émission exclusivement dédiée à la détection et la promotion de jeunes talents. «C'est à la radio nationale que Djamel Chir a eu l'occasion d'interpréter sa première chanson «Ouahmegh di zin is, j'ai été épaté de sa beauté», une chanson qui a fait à l'époque un tabac. Cette chanson qui a plu aux éditeurs et à Cherif Kheddam qui dirigeait alors un orchestre de variétés sera reprise par cet orchestre-là en 1974. L'interprétation de cette chansonnette associée à sa voix fera de Djamel un choriste de marque. Des grands de la chanson algérienne, à l'image de Cherif Kheddam, Dahmane El Harrachi, pour ne citer que ceux-là, le sollicitaient pour leurs galas artistiques. Djamel Chir a également accompagné à la derbouka Lounis Aït Menguellet, le chantre de l'amazighité, Lounès Matoub lors d'un gala à Bouira, et Idir pour l'interprétation d'une de ses chansons «Tenidiyid svah I». Percussionniste avéré, choriste de marque et chanteur juste, Djamel Chir est un artiste complet.