C'est plus qu'une espèce d'oiseau au beau plumage et au chant exceptionnel qui est en train de s'éteindre dans l'indifférence à Souk Ahras. Le chardonneret est dans cette région du pays un mode de vie, un emblème et un label prisé par les oiseleurs d'Algérie et d'outre-mer. Tout le monde constate amèrement son extinction progressive à un rythme accéléré. «On ne cherchait pas trop les endroits où l'on pouvait aisément avoir un chardonneret de la meilleure qualité. A Aïn Seynour, comme à Lakhdara ou H'nencha, cette espèce n'augurait pas d'un tel destin vu le nombre impressionnant qui y vivait. Aujourd'hui, ce sont quelques rares zones où l'on peut le voir», a déclaré Hamed Benmayouf, l'un des anciens éleveurs de la région. Ce dernier reconnaît que la responsabilité incombe à quelques intrus à ce métier-passion, où l'on doit mettre en application certaines normes pour préserver cette espèce qu'il qualifie de «sensible aux mauvais agissements de l'homme». «En période de couvée, comme en temps d'intempéries ou de sécheresse, on doit s'abstenir d'attraper le chardonneret sous peine de réduire le circuit générateur et c'est à cause de cela que l'on assiste à un flux migratoire vers d'autres pays, la mort précoce des oiseaux et l'absence de fiefs de chardonnerets regroupés», a-t-il indiqué tout en condamnant le phénomène de la chasse avec les filets. L'abattage des arbres, la prolifération des carrières et celle des bidonvilles dans les milieux forestiers sont d'autres facteurs qui favorisent la disparition de cette espèce de toute la wilaya de Souk Ahras. Les habitants de Aïn Seynour parlent aussi de la perdrix, du lièvre et de plusieurs autres animaux en voie d'extinction sous les effets du braconnage et de quelques comportements négatifs émanant de certaines gens.