Les services de la wilaya d'Alger ont réussi, en une semaine, à libérer plus de 90 enfants de différentes nationalités africaines qui étaient exploités par des réseaux de traite humaine dans la mendicité et à les prendre en charge au niveau des centres d'aide sociale, ont indiqué les mêmes services dans un communiqué de presse. Dans le cadre des efforts de lutte contre la migration clandestine et les réseaux de traite humaine et d'exploitation d'enfants dans la mendicité, la sûreté de wilaya et le bureau d'aide sociale de la wilaya d'Alger sont parvenus, au cours d'une semaine, à libérer 93 enfants de différentes nationalités africaines dont plus de 60 enfants nigériens, exploités par des réseaux de traite humaine dans la mendicité au niveau des communes de la capitale, précise-t-on de même source. La première opération qui a eu lieu il y a cinq jours, a consisté en la récupération et la reconduite de 39 enfants de nationalité nigérienne qui ont été libérés des mains d'une bande qui s'adonnait à la traite humaine et les exploitait dans la mendicité dans les communes de Mohammadia et de Bab Ezzouar. Les enfants concernés ont été transférés à Tamanrasset pour regagner le Niger, a indiqué la même source. La deuxième opération qui a eu lieu jeudi, a permis la récupération de 54 enfants de nationalité nigérienne dont 28 orphelins qui s'adonnaient à la mendicité au niveau des communes de Bir Mourad Raïs et Bab Ezzouar, en compagnie de deux hommes de nationalité nigérienne. Ces enfants ont été pris en charge dans les centres d'aide sociale pour personnes sans abri dans la commune de Dély Ibrahim, selon le communiqué, qui a ajouté que les enfants sont en bonne condition physique et psychologique. La reconduite aux frontières des ressortissants nigériens qui sont entrés en Algérie illégalement intervient à la demande du gouvernement nigérien, rappelle-t-on. Ces mendiants sont pour la plupart des réfugiés qui ont fui les affres de la guerre au Mali et en Syrie. Ils sont partout. Dans les axes routiers, à l'entrée de la ville, sous les ponts, femmes, hommes et enfants. Leur espoir de fuir leurs pays de naissance à la recherche d'un eldorado d'accueil plus clément, s'estompe rapidement face à la dure réalité. Pour faire face aux besoins de leur progéniture, ils sont contraints de mendier. Cependant, la plupart d'entre eux ne mendient pas pour subvenir à leurs besoins, mais le font pour s'enrichir, car l'activité s'avère très lucrative. Très tôt le matin, les pères de famille, les femmes et les enfants partent en groupes. Ils ciblent les routes à grande circulation et les intersections encombrées. L'indélicatesse de certains automobilistes ne les fait pas fléchir pour autant. La moindre aide est la bienvenue. Ils n'hésitent pas à utiliser leurs propres enfants dans la mendicité. Que ce soit sous un soleil de plomb ou sous une pluie battante, les enfants ne prennent jamais de répit. Ils passent des journées entières à respirer les fumées toxiques des voitures. D'après des commerçants qui leur prennent la monnaie en fin de journée, ces mendiants peuvent se faire entre 8000 et 10 000 DA par jour. «Malheureusement ces mendiants ‘travaillent' dans le cadre de réseaux très bien organisés. Ils exploitent de manière inhumaine des enfants en bas âge. Il m'arrive de leur prendre jusqu'à 1000 DA de petite monnaie par jour», confie un commerçant de fruits et légumes.