Nous sommes contre la politique qui commence dans les mosquées et qui se termine devant la police. » C'est en ces termes que Karim Tabbou, 1er secrétaire national du FFS, accompagné de Hamid Ferhat, président de l'APW de Béjaïa, a repris jeudi dernier à la Maison de jeunes du chef-lieu de la commune d'Ouzellaguen, le slogan des années 90 « ni Etat policier, ni Etat intégriste ». Un slogan qu'il considère toujours d'actualité pour illustrer l'itinéraire des manifestations de soutien du peuple algérien aux enfants de Ghaza. « Ces seules marches autorisées par le pouvoir, conduites par l'imam à partir des mosquées pour s'arrêter, en bout de parcours, devant un officier de police, résument quelque peu l'image et le fonctionnement du pays », expliquera-t-il, lors de son intervention devant les militants de son parti réunis en conclave pour restructurer la section locale. Une situation qui, selon l'orateur, n'a pas manqué de déboussoler la jeunesse algérienne, éprise de liberté. « Tous les horizons lui sont fermés. Le désert au sud, le système policier tunisien à l'est, la mer au nord et des frontières fermées à l'ouest », fera-t-il remarquer à une faible mais attentive assistance. Il préconisera, en guise de première « issue de secours », la réouverture des frontières algéro-marocaines. « La réouverture de ces frontières profitera aux deux peuples. Le pouvoir a réussi là où le colonialisme a échoué : nous séparer d'un voisin qui a été, durant la révolution, à nos côtés », dira-t-il en substance, tout en ajoutant que la construction du Maghreb des peuples est une promesse non tenue. Dans le même registre des relations humaines, et pour répondre à ceux qui appellent à l'union et à la fraternité, il dira regretter l'absence de confiance mutuelle, condition sine qua non à toute conclusion d'un pacte ou édification d'un projet commun. S'agissant de la prochaine élection présidentielle, Karim Tabbou estimera : « Nous ne la cautionnerons pas pour une question de ‘'nif'' (dignité). Nous assistons tout de même à l'éclosion de candidats, car la couveuse du système fonctionne à plein régime. » Abordant le retard accusé par la wilaya de Béjaïa en matière de développement, le président de l'APW affirmera, pour sa part, qu'« un état des lieux sur le plan économique a été réalisé, paraphé et adressé à qui de droit ».