Le FFS n'a pas dérogé à son habitude de tenir une activité politique à Ouzelaguène, la commune qui a abrité le congrès de la Soummam, à l'occasion du 53e anniversaire de ses assises historiques. « Nous sommes des millions de Abane Ramdane », s'est écrié de prime abord Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, à l'intention de « ceux qui ont géré le pays par des procédés visant la destruction de la société algérienne ». Lors d'un meeting populaire qu'il a animé hier à Ighzer Amokrane, chef-lieu de la commune d'Ouzelaguène, l'orateur n'a pas manqué de réaffirmer, en présence du président de l'APW de Béjaïa, la détermination de son parti à continuer le combat de l'architecte de la Révolution tout en qualifiant le FFS de « vrai front de libération nationale » d'après-guerre. « Nous sommes ici pour marquer notre fidélité au congrès de la Soummam », a-t-il souligné à l'adresse de ceux qui ne réaliseraient pas encore, parmi l'assistance nombreuse, l'importance de la plate-forme du premier congrès du FLN dans l'organisation politique et militaire de la révolution armée. Karim Tabbou n'a pas manqué d'aborder, par la même occasion, la situation socioéconomique du pays et considère la reconduction d'Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement comme une « provocation » à l'égard des Algériens. « Le chef de l'Etat n'a pas de politique économique », a-t-il asséné, tout en dénonçant « les milliards de dinars dépensés dans des festivités folkloriques et le renforcement de l'arsenal des services de sécurité au détriment du pouvoir d'achat des Algériens ». Parallèlement à la flambée des prix des produits de première nécessité, « la Kabylie a été brûlée et ce sont les services de sécurité qui ont mis le feu à la forêt de Tadmaït », accusera-t-il. Le premier secrétaire national du FFS a décoché quelques flèches en direction de la presse qu'il accuse d'acharnement contre son parti et « conseille » à certains journalistes d'enquêter sur les nombreuses affaires de corruption qui gangrènent la société afin de mieux informer leurs lecteurs. « Le FFS ne rentrera pas dans les rangs », a-t-il tonné sous les ovations de la foule. Hamid Ferhat, président de l'APW de Béjaïa, a affirmé pour sa part que « ce sont les ennemis du congrès de la Soummam et de la Révolution algérienne qui ont restitué des terres au profit des harkis et freiné le développement local ».