Après avoir lancé un appel à initiative, le trio, formé de Hocine Aït Ahmed, de Mouloud Hamrouche et de Abdelhamid Mehri, va passer à l'acte dès la rentrée sociale. C'est, en tout cas, la grande annonce faite hier par Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti, à Alger, à l'issue des travaux de son conseil national qui se sont déroulés vendredi et samedi. «Une initiative politique va être lancée à partir de la rentrée sociale», a tout bonnement affirmé Karim Tabbou qui ne précise cependant pas le fond de l'initiative, se contentant de généralités. «Tout le monde veut une alternative, mais nous sommes dispersés. C'est pourquoi il est intéressant d'entourer trois personnalités qui ont un itinéraire différent», a simplement annoncé Tabbou qui a ajouté que «cette initiative n'a rien à voir ni avec une quelconque révision de la Constitution ni avec la prochaine élection présidentielle». Le premier secrétaire du Front des forces socialistes, qui a dressé un résumé des travaux du conseil national, a aussi abordé les questions politiques de l'heure, à l'image de la nomination d'Ahmed Ouyahia et de la loi sur l'orientation agricole. «C'est une insulte aux Algériens», juge ainsi Karim Tabbou, parlant du retour d'Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement. Il a justifié sa grave accusation par le fait qu'«Ouyahia a la triste réputation d'être l'homme des sales besognes […]». «Je doute sérieusement du patriotisme de certains responsables», a fulminé le responsable politique, en précisant que, déjà en 2003, Ahmed Ouyahia avait fait placer les agences foncières communales sous l'autorité des wilayas. Seulement, le conférencier ne veut pas associer son initiative à celle de Louisa Hanoune qui a initié une pétition contre la loi. «Je ne suis pas de ceux qui critiquent Chakib Khelil tout en continuant d'épargner celui qui l'a nommé [le chef de l'Etat]», s'adresse-t-il à la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Concernant l'éventuelle révision de la Constitution et l'élection présidentielle de 2009, Karim Tabbou a avancé qu'il attend toujours de voir «le bilan du chef de l'Etat» pour se prononcer sur un éventuel troisième mandat. Un bilan qu'il juge, par ailleurs, «très négatif» à tout point de vue, en citant, par exemple, «le monopole de l'Etat sur l'information sécuritaire» et «le non-retour à la paix» promise. Sur le plan purement interne, le jeune poulain de Hocine Aït Ahmed a indiqué que son parti va organiser une université d'été vers la fin du mois d'août «en deux session» consacrées «à l'école de formation politique» qui, selon toujours Tabbou, a enregistré l'adhésion «de 75 à 80 encadreurs et quelque 800 universitaires». Le FFS va aussi célébrer, selon Tabbou, le 52ème anniversaire du Congrès de la Soummam et celui de la création du GPRA, en septembre 1958, ainsi que de la création du FFS en septembre 1963. Le Front des forces socialistes a mis en place «un pouvoir judiciaire», composé de deux commissions. La première, une sorte de «Cour suprême» est présidée par Abdelaziz Bahloul, et la deuxième, «une première instance» composée de 12 membres, sera gérée par Hamid Ferhat, l'actuel président de l'APW de Béjaïa. A. B.