Nous en avions l'intuition, l'abstention du peuple algérien constitue un message fort, clair et sans équivoque tant sur le plan interne que pour l'opinion internationale », c'est ainsi qu'a commenté le président du FFS, dans un message adressé au conseil national du parti qui s'est réuni les 31 mai et 1er juin 2007, les résultats des législatives du 17 mai. M. Aït Ahmed estimera qu'« il est de la responsabilité du FFS de traduire ce message en programme politique efficient, cohérent et mobilisateur pour un changement radical et pacifique ». Ainsi chargera-t-il le secrétariat national de son parti de mettre en place une instance politique à l'étranger « pour dépasser les lourdeurs et les procédures de l'appareil et répondre à l'impératif d'un redéploiement politique du parti ». « Cette instance, a précisé hier, lors d'une conférence de presse, le secrétaire national du parti, Karim Tabbou, se chargera de coordonner les actions des sections du parti dans l'Hexagone et d'être l'interlocuteur de nos partenaires étrangers, notamment de nos amis des partis socialistes ». « C'est une sorte de chancellerie du parti à l'étranger dont le chef sera le président du parti », précisera encore Karim Tabbou. Cela étant, et comme l'agenda politique du FFS sera chargé pour l'année 2007, il sera couronné par la tenue du 4e congrès du parti les 4, 5 et 6 septembre 2007. Et d'ores et déjà, M. Tabou a annoncé que cet événement sera devancé par la tenue de la « conférence d'audit politique » du parti, prévue les 21 et 22 juin. Cette conférence, appelée « audit de construction », à laquelle prendront part des militants, des personnalités politiques et des invités du parti, débattra du « processus démocratique en Algérie au lendemain des résultats des élections législatives », a indiqué M. Tabbou. Mais, ce dernier compte avant tout procéder à l'assainissement électoral du parti. Comme il est également prévu l'élection des délégués du parti à l'échelle nationale le 15 juin prochain pour cette conférence. « Cet audit, a précisé M. Tabbou, sera l'émanation de la volonté des militants. » Dans ce cadre, il prend son engagement que « toutes les portes seront ouvertes pour suivre le processus afin de dégager des représentations au sein du parti ». « La seule légitimité acceptable c'est la démocratie », dira-t-il. Outre ceci, M. Tabbou a annoncé qu'il a été procédé lors du même conseil au renouvellement des différentes commissions permanentes du parti. Comme il a été procédé également à l'élection d'une commission de médiation et de règlement des conflits. L'ex-secrétaire national du parti, Ali Laskri, se trouve parmi les membres de cette commission que préside l'ancien P/APW de Béjaïa, Ferhat Hamid. Interrogé sur les ex-frondeurs du parti, M. Tabbou refuse de revenir sur ce dossier qui relève, selon lui, du passé. « C'est un dossier clos. Des mesures ont été prises à l'encontre de ces personnes, le cas relève du passé », a-t-il dit. M. Tabbou estimera par ailleurs que « le carton rouge infligé par la population va encore augmenter la colère chez le régime qui va encore accentuer ses répressions ». A ses yeux, le fort taux d'abstention aux législatives du 17 mai est dû à la non-représentativité de certains partis qui étaient en lice. M. Tabbou n'a pas omis de répondre aux partis qui se sont levés pour proposer une révision de la loi électorale. Pour lui, « l'amendement de la loi électorale qu'essayent de proposer certaines parties est une tentative de transposer le débat au lieu de parler de l'abstention et de l'illégitimité de l'Assemblée ».