Une nouvelle salle mastodonte de 1600 places : Friedrichstadt palast située dans l'ancien secteur est s'ajoute au Cinemax et Cinestar et le festival espère battre le record de l'an dernier : 240 000 tickets vendus, ce qui entre dans le budget de 17 millions d'euros dont le tiers est donné par le ministère de la culture allemand. Berlin (Allemagne) De notre envoyé spécial A l'heure où la crise financière internationale ébranle les multinationales, aucun danger ne semble planer sur le festival de Berlin. Cela dit, le programme, cette année, provoque quelques gênes. En 2008, le festival de Berlin a débordé largement de son cadre cinématographique et provoqué de sérieux remous en affichant un grand nombre de films israéliens à l'occasion du 60e anniversaire de l'Etat hébreu. Cette année, tout le monde s'attendait à un signe qui aurait marqué l'émoi des programmateurs sur la tragédie de Ghaza. Le zèle pro-israélien du festival l'an dernier n'a eu aucun contre-coup cette année. Il n'y a pas le moindre film palestinien sur les écrans, sauf l'initiative indépendante et courageuse du Goethe Institut et du Bureau fédéral de la culture qui ont organisé une journée d'études sur les possibilités d'aider les cinéastes palestiniens dans le cadre de World Cinema Fund (WCF). A Berlin, il y a eu, ces dernières semaines, une forte mobilisation populaire contre l'agression israélienne. Cela a glissé sur les responsables du festival sans la moindre émotion. Angela Merkel n'a-t-elle pas applaudi Tel-Aviv et aujourd'hui s'est mise à régler son compte au Pape lui-même. Pour une fois, le pape n'est pas en « odeur de sainteté » dans son propre pays. Triste époque. Pendant ce temps, Berlin s'apprête à revivre le temps historique de la chute du Mur, il y a 20 ans. Au moins trente films, tous formats confondus, sont projetés au festival pour souligner les espoirs nés de la fin de la partition. Des films venus de Russie, de Hongrie, de Pologne, de Roumanie et aussi bien d'Allemagne. Un acte politico-cinématographique d'une haute signification. Le contenu de certains des 18 films en compétition évoque aussi une actualité encore plus récente. Le spectre du terrorisme international dans London River de Rachid Bouchareb. Interpol contre une banque américaine qui finance le terrorisme dans le film International de Tom Tykwer. Le Tribunal pénal international de la Haye examinant les massacres de civils bosniaques dans Storm (tourmente) de H. S. Schmid. C'est ainsi que la géopolitique déballe son linge dans le cinéma. Mais le festival de Berlin, cette année, a loupé l'occasion d'entendre les voix venant de Palestine.