Diagnostic et perspectives en constituent la première phase dont l'application est programmée dans les prochains jours. Il était grand temps, au regard de la crise de développement et de l'indisponibilité de potentialités foncières mobilisables pour le lancement de projets de développement socioéconomique (logements, investissement et équipements publics) dans la wilaya d'Annaba. Toutes ces contraintes ont imposé aux initiateurs de prospecter dans différentes communes dans la recherche de nouveaux territoires situés en périphérie proche et lointaine et confrontée à l'absence de conditions de viabilité. D'où la concentration, ces dernières années des investisseurs privés sur la commune chef-lieu de wilaya accentuant de fait les disparités entre les communes. Selon Laâla Boulbir, architecte et urbaniste, consultant auprès du bureau d'études Urban, «avec l'avènement du développement durable, il serait souhaitable que la question du développement urbain soit traitée par des projets urbains conçus de façon collective». Et d'ajouter : «A défaut, la fragmentation urbaine sévissant en périphérie (Hjar Eddis, Essaroual, Oued Enil, El Eulma… ) perdurerait jusqu'à atteindre des situations irréversibles.» Proposé pour être appliqué à l'échelle territoriale dans le cadre du développement de la wilaya,ce PDAU prévoit l'achèvement des rocades existantes telles que le chemin de wilaya 22 appelé à être prolongé jusqu'au port. Il est également proposé la création d'autres rocades dans les communes de Chetaïbi, Sidi Amar et Hjar Eddis. Ces axes structurants devraient être renforcés par le Mail (réseau ferroviaire) et par la réalisation de gares intermodales au niveau de l'aéroport international Rabah Bitat et à Hjar Eddis. Des gares secondaires dans d'autres localités figurent dans ce programme où les infrastructures de transport interurbain seront complétées par la recomposition des stations existantes au niveau de la ville, comme Souidani Boudjemaâ et Kouche Noureddine. Pour les initiateurs, ce nouveau PDAU vise deux niveaux d'approche : l'approche territoriale qui cible la correction des incohérences fonctionnelles, structurelles et potentielles au changement (zones vulnérables),et la sectorielle (économie, société et centralité). En ce qui concerne la première approche, notre interlocuteur précise : «Nous avons des centres congestionnés avec un cadre bâti dégradé et dévalorisé, investi par le commerce informel au niveau d'Annaba-ville. Des embryons de centres similaires commencent à pousser au niveau d'El Bouni, Sidi Amar et El Hdjar Eddis. Le PDAU propose la modernisation du centre d'Annaba dans un cadre planifié. Toute intervention ponctuelle à l'image de la trémie risque de se solder par des échecs.» C'est dans ce cadre qu'il est prévu la consolidation de la centrale existante et que des projets de centres sont programmés pour être lancés à El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar. En ce qui concerne la thématique ou centralité (économie, emploi et société), le nouveau PDAU propose la révision de la politique de cession des biens immobiliers des entreprises publiques dissoutes ou liquidées. Une politique que bon nombre d'observateurs estiment être empreinte d'anarchie et de flou. «Dans ce PDAU, nous avons posé le problème des friches industrielles cédées sans une politique générale d'investissement. Il est nécessaire d'établir le bilan du potentiel industriel inexploité pour le rentabiliser et éviter qu'il soit cédé n'importe comment», a ajouté M. Boulbir.