Sur les dizaines d'effondrements partiels des constructions vétustes du centre-ville de Souk Ahras, enregistrées depuis l'an 2000 -Dieu merci-, il n'y a jamais eu mort d'homme. Faudrait-il attendre l'irréparable ou les manipulations politiciennes pour réagir ? Ou est-ce la politique de l'autruche que l'on doit pérenniser à Souk Ahras, comme cela a été le cas, par le passé, pour les bidonvilles qui, aujourd'hui, en phase de semi-reconnaissance, s'érigent en « lobbies protégés », capables de résister aux décisions des officiels, l'éradication des bidonvilles entre autres ? Après la rue Victor Hugo et celles de l'ALN, d'Ibn Badis et Amirouche, l'effondrement d'une maison, qui remonte à la période coloniale, sise à la rue Chaieb Dzayer, vient de relancer le débat autour de ce problème récurrent. La commission technique de la commune, chargée des constructions menaçant ruine, s'est rendue sur les lieux à la demande des quatre familles SDF qui y habitaient. « La bâtisse représente un danger imminent et nécessite une rénovation générale. Les lieux doivent être libérés dans les meilleurs délais », lit-on dans le rapport (n°031, rédigé le 28/01/2009), signé conjointement par les représentants de la direction de la santé et de la population, de la Protection civile et de la commune de Souk Ahras, ainsi qu' un inspecteur de l'urbanisme. Combien sont-elles ces familles SDF, dont une majorité vit depuis des décennies dans ces immeubles séculaires où le ciment et le plâtre ont perdu, comme perdrait un vieillard les dents et la couleur des cheveux, la force de résister au fardeau des années ? Un élu de l'APC de Souk Ahras a déclaré qu'ils sont aux alentours de 200 bâtisses européennes et anciennes constructions traditionnelles ou « houch », soit une moyenne de 400 à 500 familles nécessitant un relogement dans les meilleurs délais. Des dizaines de locaux et autres biens communaux, attribués à des associations, des organisations, sont, depuis des lustres, dans un état de décrépitude avancé. Certains parmi eux ont déjà fait l'objet de rapports favorables à leur démolition, lesquels rapports sont restés depuis des années sans écho, malgré le danger que représentent ces locaux.