Sur les dizaines d'immeubles érigés çà et là par un nouveau type d'acquéreurs parmi la classe des nantis, seules quelques vieilles bâtisses résistent à l'anarchie qui règne dans le domaine de l'urbanisme et qui, jusqu'à preuve du contraire, ne connaît aucun répit. Autrefois soumises au contrôle rigoureux des instances compétentes, les modifications qui portent atteinte à l'environnement des citoyens, voire à leur santé étaient réprimées conformément à des textes toujours en vigueur. Or, l'application de ces derniers a succombé devant le laxisme des uns et la voracité des autres. Des constructions qui dépassent les trois étages, d'autres qui grignotent les espaces publics et d'autres encore qui éliminent les espaces verts et les trottoirs poussent comme des champignons à Souk Ahras sans que personne n'en fasse cas, encore moins les instances de contrôle qui semblent avoir pris goût à l'hibernation et au copinage. Résultat d'au moins deux décennies de laisser-aller : plusieurs citoyens du centre-ville se trouvent privés de lumière et d'oxygène et évoluent dans un décor hideux où s'enchevêtrent dans un désordre indescriptible des constructions barbares. Il en est ainsi, également, pour plusieurs biens communaux et autres domaniaux menaçant ruine et qui attendent le déplacement de leurs locataires parmi les partis politiques et les organisations nationales. Devrons-nous attendre le premier écroulement pour procéder de la sorte ? Ou bien s'agit-il encore d'un premier pas pour leur vente au dinar symbolique au profit des particuliers ? Le béton fait des siennes à Souk Ahras où la course pour le lucre a pris le dessus au détriment de toute autre considération.