Même si c'est un épisode datant de 2003 dans la sanglante histoire de la Palestine, le public berlinois a bien accueilli Rachel, le film de la cinéaste juive marocaine Simone Bitton. Berlin (Allemagne). De notre envoyé spécial C'est la tragique fin de la jeune américaine Rachel Corrie, militante pacifiste de 22 ans morte écrasée par un bulldozer israélien parce qu'elle s'est opposée à la démolition d'une habitation palestinienne à Ghaza. Les assassins de Rachel Corrie courent toujours. Israël prétend que c'était un simple accident. Bush ayant pris soin d'enterrer l'histoire. Simone Bitton a fait l'enquête que ni l'Onu ni le pays de Rachel n'ont voulu faire. Elle reconstitue minutieusement l'engagement militant de Rachel Corrie. Elle a eu accès à son journal intime et elle a interrogé ses professeurs, ses parents, ses amis palestiniens, examiné aussi toutes les vidéos de la tragique mort de Rachel. Son film ne laisse planer aucun doute sur la préméditation des assassins de Rachel. Ils la connaissaient et savaient ce qu'elle faisait à Ghaza. Ils voulaient sa peau. Le thriller de l'Américain Tom Tykwer International, qui a ouvert la compétition du 59e festival de Berlin, a observé avec acuité ce qui se passe entre une des grandes banques américaines (et de la planète) et le terrorisme international. Le récit est centré sur l'enquête que mènent deux hommes, un agent d'Interpol et un procureur près le tribunal de New York. Ils ont les preuves concrètes que la banque en question finance, par d'incessants transferts, de grosses sommes d'argent entre New york, Istanbul, Berlin, Milan, londres, Madrid, le terrorisme international qui se traduit par des attentats kamikazes un peu partout dans le monde. Thriller hallucinant. Alors que la crise est profonde et que les multinationales voguent à la dérive, ballottées par les cours de la bourse et les attaques des spéculateurs, ce récit puissant rappelle que les Américains ont un ennemi intérieur, une banque parmi d'autres dont les profits faramineux servent aussi à semer la mort. Dans le même programme, on a vu aussi un film très curieux, Ricky de François Ozon. Dans le cinéma, les bébés ont toujours été montrés comme de petits hommes remuants, braillards, taciturnes mais tout de même mignons… Ricky est tout ça à la fois, en plus c'est un bébé qui a des ailes et qui vole ! Ce tout petit bonhomme quitte son berceau et se retrouve sur l'armoire ou carrément sur la branche d'un arbre.