Ainsi, à New York, le baril du brut pour livraison en septembre a pris 78 cents à 41,36 dollars américains, après avoir gagné 14 cents mercredi. «Beaucoup de ces gains viennent d'achats de la part de spéculateurs, qui ont trouvé avec Youkos une raison pour faire grimper à nouveau les prix», a estimé à ce propos Seth Kleinman, analyste de PFC Energy. Le géant russe pourrait annoncer sa mise en faillite au cas où la justice décide de procéder à la vente de sa principale société de production pour recouvrer les dettes fiscales. Selon certains analystes, le marché pétrolier se montre de moins en moins attentif aux décisions de l'OPEP et mettent en doute les capacités de cette organisation de jouer un rôle prépondérant dans sa stabilisation. Son président, l'Indonésien Purnomo Yusgiantoro, a annoncé que l'Opep projette d'augmenter d'un million de barils par jour (mbj) ses capacités de production excédentaires pour les porter, «à court terme» et dans une fourchette haute de 2,5 mbj à 3,5 mbj. M. Yusgiantoro a en même temps confirmé que le cartel augmenterait comme prévu son plafond de production de 500 000 mbj le 1er août. Il a admis que l'Opep produisait 2 mbj environ de plus que ses quotas actuels. «L'Opep essaie de convaincre le marché (…) qu'elle a encore des capacités de réserve, mais ce dernier n'est déjà pas rassuré de voir que l'Opep promet d'augmenter encore sa production en août alors qu'on sait que les capacités de production sont très réduites en ce moment», a commenté Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale. Une situation qui apporte de l'eau au moulin des spéculateurs, selon les experts. «Pendant que les marchés boursiers et obligataires sont déprimés, les hedge funds (fonds d'investissement spéculatifs) se tournent vers le marché pétrolier, car ils voient une opportunité de hausse des cours dans le manque de capacité de production restante dans le monde», a précisé Seth Kleinman. Récemment, le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil avait souligné que les actions de l'Opep ne pouvaient avoir de l'influence sur le marché si les producteurs hors Opep continuaient à se montrer moins coopératifs. Il avait estimé que les regards ne devaient pas se tourner vers l'OPEP à chaque fois qu'une flambée des cours du pétrole est enregistrée. Les opérateurs ont été en revanche plus attentifs à l'annonce par le département de l'Energie (DoE), mercredi, d'une chute surprise de 3,6 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis. Les prix ont bondi après cette annonce.