Sur les 25 kasmas FLN que compte la wilaya de Blida, les représentants de 23 d'entre elles viennent de saisir, à travers une pétition, le secrétaire général de ce parti pour dénoncer les nombreux « dépassements » commis par le P/APW de Blida, touchant ainsi à la « notoriété » du vieux parti. Dans une requête adressée à Abdelaziz Belkhadem et au mouhafedh de Blida, les signataires évoquent, entre autres, la marginalisation des éléments du FLN au profit d'autres formations politiques, causant ainsi une grave division au sein du FLN à Blida. Les représentants des 23 kasmas dénoncent surtout le fait qu'il ne sollicite jamais le mouhafedh de Blida pour prendre des initiatives d'ordre politique. Plus grave encore, et toujours d'après la même requête, Rabah Taybi, car c'est de lui qu'il s'agit, a eu recours à la falsification de fiches de paye, afin de garder un salaire intéressant suite à son détachement à l'APW. « L'actuel P/APW de Blida est le plus médiocre de tous les P/APW que la wilaya ait connus », lit-on dans la lettre en question. De leur côté, plusieurs élus au sein de l'APW évoquent à leur tour des dépassements graves, dont l'acteur principal n'est autre que Rabah Taybi. Dans leur requête adressée notamment à M. Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, les signataires dénoncent surtout l'utilisation par le P/APW de son « grade » à des fins personnelles. D'après eux, le seul souci du P/APW est de bénéficier de logements, de locaux commerciaux, de lots de terrain, tout en étant un bon « serviteur » de quelques puissants. « Le fait qu'il soit aussi le premier responsable de la coordination regroupant des associations soutenant le président de la République ne veut pas dire qu'il soit au dessus de la loi », nous dit-on. Les signataires des deux requêtes évoquent carrément leur retrait de confiance à l'actuel P/APW. Contacté, M. Taybi reconnaîtra effectivement qu'il favorise le FNA au détriment du FLN puisque sur les 14 élus appartenant à cette dernière formation politique, six demeurent toujours absents. Ils n'assistent, d'après lui, ni aux réunions des commissions ni aux différentes sessions. « En plus, une institution comme l'APW est un cocktail politique et il faut collaborer avec tous les partis qui y siègent », insistera t-il, avant d'ajouter que « l'APW fait de son mieux pour le développement local. D'ailleurs, on a organisé les quatre sessions dans les délais, en traitant des dossiers lourds comme le logement, l'amélioration urbaine, l'éducation nationale, la jeunesse et le sport, la santé, la culture et l'investissement. Même le wali en personne est reconnaissant de notre défi. » Selon notre interlocuteur, ce sont quelques opportunistes contre la République qui sont en train de semer la zizanie pour « perturber le bon déroulement de la campagne électorale. Bref, ce sont des manœuvres qui se produisent régulièrement à la veille de chaque grand événement politique. » Enfin, le FLN à Blida continue de sombrer dans la division où le clanisme bat son plein, portant même des préjudices au bon fonctionnement de l'administration locale. Cela se passe au moment où la ville des Roses compte accueillir le président de la République, le 18 février prochain, pour une visite de travail et d'inspection. Toutefois, aucune initiative n'est venue « d'en-haut » pour assainir, une fois pour toutes, la situation qui ne cesse de s'envenimer, et dont la seule victime est le simple citoyen. Dans ce sens, les élus FLN, qui sont à l'APC ou à l'APW, semblent s'occuper plutôt de la gestion des « conflits internes » que des préoccupations du citoyen blidéen.