Finis le suspense et les spéculations. C'est aujourd'hui que le chef de l'Etat sortant Abdelaziz Bouteflika présentera officiellement à la coupole Mohamed Boudiaf sa candidature à l'élection présidentielle du 9 avril prochain. La machine électorale des partis politiques composant l'Alliance présidentielle, les organisations de masse et le corps administratif ont été mis à contribution pour la réussite de ce rendez-vous. Toute cette armada de serviteurs se bousculeront et joueront aujourd'hui des coudes pour choisir la bonne place à l'intérieur du complexe qui abritera cet événement. Une salle a soigneusement été préparée pour la circonstance, un écran géant installé à l'extérieur de la coupole pour permettre aux retardataires, néanmoins accrédités, de suivre le discours du Bouteflika. A l'exception de la presse écrite étrangère, les radios et les télévisions étrangères n'ont pas été autorisées à couvrir cette cérémonie qui débutera à 13h. Les médias algériens ont été sommés de se faire accréditer une semaine auparavant. Le comble, hier, même la capitale a changé de décor et de couleurs. Les adeptes de Bouteflika ont tiré du fond de leurs tiroirs les portraits du Président pour les accrocher sur les façades de leur institution. L'UGTA a suspendu un portrait géant de Bouteflika au fronton de la Maison du peuple. L'organisation, à l'instar des organisations des moudjahidine, des enfants de chouhada, estudiantines et du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a imploré Bouteflika de présenter sa candidature pour avril prochain. Dix ans après son accession au pouvoir, les fans de Bouteflika estiment qu'il a tenu une bonne partie de ses engagements électoraux... Alors que force est de relever que la construction d'un million de logements demeure un leurre. Le taux de chômage reste toujours élevé et le risque d'une explosion sociale n'est pas à écarter. On en veut pour preuves toutes les grèves qui se multiplient, le phénomène des harraga qui prend des proportions ahurissantes, les problèmes d'emploi, la corruption, etc. Elu en 1999, puis réélu en 2004, M. Bouteflika, à 72 ans, n'aurait pas pu briguer ce troisième mandat s'il n'avait pas procédé, le 12 novembre 2008, à la révision de la Constitution. Une révision, qui lui a permis d'amender l'article 74 de la Constitution en supprimant notamment la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Dix-huit prétendants ont déjà retiré les formulaires nécessaires pour faire acte de candidature. Seul Moussa Touati, président du FNA, a annoncé, pour l'instant, avoir rempli les conditions pour se présenter en recueillant les 75 000 signatures. Quant au reste, l'opinion publique s'est montrée indifférente à un scrutin qu'elle qualifie de simple formalité de reconduction de Bouteflika.