Deux ou trois jours de coupures d'eau en une semaine, cela continue d'être observé dans les villages de la commune d'Azazga. Les citoyens sont d'autant plus irrités par ces perturbations que cela survient en pleine période hivernale. Cela n'a plus aucun lieu avec la rareté de l'eau en période estivale que les villages ont subie durant des décennies. Le barrage de Taksebt a été réalisé et son eau transférée, mais il arrive trop souvent que le citoyen se retrouve le matin avec un robinet à sec, entamant la journée avec la corvée d'eau. A quoi sont dues ces récurrentes coupures ? Au téléphone, les agents de l'ADE (Algérienne des eaux), rétorquent que les « équipes sont sorties » et qu'il doit y avoir des travaux dans le village ou le quartier. Cela est confirmé lorsque nous nous rendons dans les services de l'ADE, au chef-lieu de la daïra d'Azazga. « Il y a beaucoup de casses (ruptures du réseau) qui surviennent et nous n'avons que trois équipes qui travaillent chaque jour », nous explique-t-on. Vétuste, le réseau est souvent l'objet de rupture sous l'effet de la pression de l'eau ou des travaux engagés par d'autres entreprises de réalisation. Il y a eu 260 ruptures de réseau recensées lors des trois derniers mois, indique-t-on. Pour faire face à cette charge journalière, les moyens humains et matériels de l'entreprise sont modestes. Le service technique se résume à une vingtaine d'agents, dont 2 soudeurs, 3 plombiers et 4 manœuvres, se répartissant en trois équipes. Le centre couvre plusieurs communes, Timizart, Fréha, Zekri, Yakouren, Azazga, Ifigha, et une partie d'Illoula. L'étendue géographique est importante et le parc des véhicules de l'ADE gagnerait à être renouvelé. Avec ses 17 500 abonnés, le centre ADE d'Azazga est le plus important de l'unité de Tizi Ouzou. En dehors d'un nouveau siège qui sera ouvert en mars prochain à Tizi N'flika, à la périphérie du chef-lieu, il n'y a pas de perspective immédiate de développement des moyens de la structure locale de l'ADE. C'est le service commercial qui a été renforcé, pour améliorer le taux de recouvrement des créances. Le taux de « déperdition » est énorme, apprend-on. Le rendement du réseau ne serait facturé qu'à 40 %. Entre branchements illicites et fuites dues aux casses, le manque à gagner pour l'ADE est important. L'eau est disponible, assure-t-on. Depuis le transfert des eaux du barrage de Taksebt en juillet 2007, les capacités de distribution sont passées de 3500 m3/jour à 11 000 m3/jour. Le grand projet qui reste à entreprendre pour enrayer la pénurie d'eau est la rénovation du réseau de distribution. A l'APC, on indique que le programme de l'amélioration urbaine a permis de rénover le réseau AEP du chef-lieu ainsi que de certains quartiers, comme Tizi Bouchène, à l'entrée de la ville. Les travaux sont en cours à Tadart, à la sortie-est de la ville. Le président d'APC souligne que l' « on attend le programme d'amélioration dans les villages, qui devra toucher 10 villages, et qui devra concerner les réseaux d'AEP, d'assainissement ainsi que les routes ». Le lancement des études serait prévu pour l'année en cours.