«J'ai adhéré au parti parce que j'ai gardé l'esprit de classe de mes parents, surtout de ma mère, issus tous les deux de familles paysannes très pauvres et travailleuses ; j'y ai adhéré parce que, ayant vécu plus en contact avec les indigènes des campagnes qu'avec les Européens, je suis anticolonialiste acharné et proarabe, parce que je sens la nécessité de la formation d'une nation algérienne délivrée de l'esclavage économique où elle se trouve vis-à-vis des capitaux et de l'industrie français» (1). En 1954, Maurice Laban est informé du déclenchement prochain d'un soulèvement armé dans les Aurès. A la demande de Ben Boulaïd, il fabrique de la poudre à partir des engrais chimiques, qu'il acquiert en tant qu'agriculteur, dans sa ferme de Biskra. Seule Odette, sa femme, est au courant. Maurice veut prendre part à la guerre d'indépendance qui commence. Ben Boulaïd fait savoir à Maurice Laban qu'il souhaite l'avoir à ses côtés comme adjoint militaire. Laïd Lamrani et Mohamed Guerrouf, membres du comité central du PCA, prennent des contacts avec les chefs de l'insurrection dans les Aurès. A la suite de ces contacts, les deux hommes se rendent à Alger pour informer le comité central du PCA du caractère populaire de l'insurrection dans les Aurès et obtenir l'aval de la direction du parti en faveur de l'engagement communiste. Le 20 juin 1955, le comité central du Parti communiste algérien se réunit à Bab El Oued et décide l'engagement des communistes dans la lutte armée. Une organisation militaire, les Combattants de la Libération (CDL), va être créée. Elle sera dirigée par Bachir Hadj Ali, Saddek Hadjerès, Jacques Salort, Lucette Manaranche-Larribère. Fin avril, début mai, Maurice Laban arrive au maquis, dans la région de Oued Fodda. Il meurt les armes à la main le 5 juin 1956. En juillet 1956, des accords verbaux sont passés entre le PCA et le FLN (ndlr entretien avec Henri Alleg) N. B. (1)(biographie de Maurice Laban, rédigée le 22 mars 1939)