Rien ne va plus entre les travailleurs bénéficiaires des 84 logements issus de la défunte Société civile immobilière (SCI) de Sonelgaz et le président- directeur général de cette dernière. Malgré l'achèvement à 100% de leurs logements depuis juillet 2008, avec un retard de trois années, la direction générale fait la sourde oreille aux multiples réclamations des bénéficiaires à l'effet de récupérer leur bien. D'autant qu'une rumeur persistante s'est confirmée depuis l'inauguration officielle des 3 immeubles par le wali de Annaba et l'actuel PDG du groupe Sonelgaz l'été dernier. D'ailleurs, c'est à partir de la visite de ce dernier au projet situé à la cité Didouche Mourad que la situation a connu un revirement. L'on parle de la décision du PDG sur instruction de Ahmed Ouyahia de reconvertir ce projet en logements de fonction. Cela est confirmé, selon les attributaires, sur un PV du comité exécutif daté du 24 décembre 2008. Revirement également du côté des 84 bénéficiaires qui, en date du 23 décembre 2008, ont notifié officiellement par voie d'huissier de justice le PDG du groupe Sonelgaz le sommant de leur remettre les actes et les clés de leurs logements. Il a été destinataire également d'un rapport d'expertise établi en bonne et due forme par un bureau d'études agréé à Annaba. L'expert avait souligné dans ce rapport : « Après une vente sur plan, le projet des 84 logements formant 3 immeubles R+6 est achevé à 100%. Cependant, l'inoccupation pendant une longue période risque de générer une dégradation générale due à la fermeture des fenêtres qui empêche l'aération et l'éclairage naturel. Ce qui favorisera la prolifération de l'humidité et l'accumulation de poussière. » Depuis, aucune réaction de ce PDG, selon les contestataires. Une indifférence qui, selon ces derniers, n'a fait qu'accentuer le problème sur lequel aucune autorité locale ou nationale n'a voulu intervenir. Une dernière information fait état de l'exclusion des bénéficiaires « extra-muros ». Quant aux travailleurs de Sonelgaz de Annaba, ils bénéficieront de ces logements mais sous le statut de « logement de fonction ». Dans le milieu des attributaires issus d'autres wilayas, un mouvement de colère couve déjà. « Nous sommes dans nos droits d'acquérir ces logements vendus sur plan. D'autant plus que nous avons respecté toutes les étapes dont l'acquittement de l'équivalent de 25% du prix de revient du logement, soit 400 000 DA pour un F3 et 500 000 DA pour un F4. Nous avons attendu 56 mois, alors que le projet devait être réalisé en 18 mois. Aujourd'hui, achevé, le PDG veut l'associer au patrimoine du groupe. Nous ne le laisserons pas faire. La justice nous rendra nos droits avec en sus un dédommagement avec un intérêt équivalent au montant déboursé dans la location durant la période du retard. » En effet, selon des avocats spécialisés dans le foncier, les 84 bénéficiaires sont dans leur droit d'acquérir leur bien au regard de la procédure adoptée. « A moins d'un retournement de situation à la dernière minute, car recourir à la justice serait une carte gagnante. D'autant que Sonelgaz a encaissé l'apport personnel des travailleurs attributaires et que l'Etat compte user de tout son pouvoir pour mettre un terme à tout abus dont seraient auteurs les entreprises immobilières », conseillent les juristes en se référant à la déclaration du ministre de l'Habitat de procéder prochainement à la révision de la loi régissant l'immobilier. Après maintes tentatives, Mme Mekidèche, l'attachée chargée des médias à la direction générale du groupe Sonelgaz, est constamment injoignable. Les préposés à l'accueil nous disaient à chaque fois : « La responsable de la communication est en réunion durant toute la journée ou en mission. » Même en laissant nos coordonnées, cette responsable n'a jamais rappelé. i