“Les offices chargés de la réalisation des logements dans la formule social locatif ou social participatif sont sommés d'accélérer la cadence des travaux et de lancer sans plus tarder les programmes inscrits, et ce, quelles que soient les contraintes, car nous sommes à une étape où aucun retard n'est permis.” Par ces propos, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, a été assez clair pour tarabuster les directeurs d'OPGI et des DLEP des 48 wilayas qu'il a rencontrés, hier, au siège de son département ministériel en présence de ses proches collaborateurs. La rencontre fait suite à une série de réunions régionales et des visites sur le terrain ayant permis au ministre d'apprécier les taux d'avancement des travaux. Considérant l'année 2008 comme charnière dans le quinquennal au terme duquel sera en principe livré le million de logements, il a insisté sur le suivi rigoureux et régulier des différents programmes qualifiant l'étape actuelle de décisive ne tolérant aucune négligence. “Nous sommes liés à des délais que nous sommes obligés de respecter”, a-t-il insisté. Pour cela, il a rappelé les circulaires de juillet et d'octobre 2007 relatives à l'amélioration de la réalisation des logements ainsi que l'utilisation des matériaux de construction de très bonne qualité, s'agissant des sols, des murs ou des façades sans oublier les aménagements extérieurs. S'adressant aux directeurs du logement et des équipements publics chargés des programmes LSP et rural, injonction leur a été faite de terminer les réalisations avant la fin de l'année en cours. Il faut savoir que l'habitat rural avec 590 000 logements du programme global représente plus de 40% du quinquennal. Cette formule jouit, est-il besoin de le rappeler, de la plus grande attention des instances du pays. Abordant l'épineux problème des assiettes foncières que rencontrent les DLEP et OPGI dans beaucoup de wilayas du pays en raison de leur caractère (propriétés archs), le ministre a expliqué que le gouvernement s'est penché sur la question et des solutions seront prochainement trouvées au problème. Il faut savoir également que l'Etat a décidé de relever le montant de l'aide aux logements social et rural qui passe de 50 millions à 70 millions de centimes concernant les programmes non lancés à début avril 2008. La Caisse du logement (CNL) a été instruite dans ce cadre pour revoir les modalités d'attribution de cette aide dont une grande partie sera dégagée au profit du bénéficiaire dès le début des travaux afin de lui permettre de réaliser son logement dans de meilleures conditions. Noureddine Moussa a, par ailleurs, fait savoir que l'organisation des ateliers auxquels ont pris part en octobre dernier des experts et gestionnaires de biens immobiliers et des représentants de la société civile ont donné lieu à des recommandations qui seront enrichies par l'expérience de pays étrangers. Dans ce cadre, il est prévu une conférence internationale sur la gestion immobilière les 10 et 11 juin prochain à Alger. Le président de la République aurait donné son accord à l'organisation de cette conférence qui revêt un caractère capital pour la gestion du patrimoine immobilier sachant que 90% de ce parc est détenu par le privé. C'est d'ailleurs le nœud gordien du volet n'ayant jusque-là pas permis de maîtriser la question liée à l'entretien et la rénovation urbaine. Des actions sont actuellement menées à Alger par la direction du logement où 6 000 logements sont en phase de diagnostic alors qu'à Oran, c'est tout le centre-ville qui est concerné. En réponse aux questionnements suscités par les fluctuations des prix des matériaux de construction, il semble que l'argument remis souvent sur le tapis par les promoteurs trouvera prochainement une issue, puisque, selon le ministre, le sujet a été débattu et l'Etat prendra les mesures visant à décharger les constructeurs de ce problème. La dernière recommandation faite à l'adresse des DLEP et OPGI était de payer rapidement les partenaires. “Nous sommes perplexes devant certains comportements. Notre objectif n'est pas d'affaiblir nos entreprises et partenaires.” Pour sa part, le directeur des programmes, Mohamed-Tahar Boukhari, a fait lecture des remarques adressées aux offices et DLEP relatives à la réalisation et au suivi des programmes dont ils ont la charge. Il notera, notamment, la nécessité d'adapter les études aux spécificités locales sur le plan fonctionnel et architectural, le lancement des travaux sur la base des appels d'offres après maturation des études et large publicité, prévoir les formules d'actualisation et de révision des prix dans les cahiers des charges. Dans la formule LSP, un certain nombre de décisions a été pris, notamment les modalités de liquidation des aides, soit 50 % à l'achèvement des travaux de fondation, 35 % à la fin du gros œuvre, 10 % à la fin des travaux et 5 % à la remise des clés. De même que le seuil du revenu a été relevé à 6 fois le SNMG ainsi que le seuil du coût du logement éligible à l'aide, soit 280 millions de centimes. Dans le but d'aider les promoteurs et les stimuler, ces derniers sont exonérés de l'IBS et de l'IRG, notamment pour ceux qui réalisent pour moins de 30 000 DA/m2. ALI FARÈS Quelques chiffres Consistance globale 1 427 329 logements, dont 1 034 566 logements dans le cadre quinquennal. Complémentaires 392 763 logements P. Sud : 60 000 H. Plateaux : 93 800 RHP : 164 045 Programme en cours 345 566 Programme neuf : 690 000 Livraisons 2008 (fin mars) : 12 333 Lancement 2008 : 37 559 Etat d'avancement quinquennal du 01/01/2005 au 31/03/08 Achevés : 459 812 En cours : 544 024 dont 110 237 à 70% Dotation : 583 MDS DA Consommateurs : 396 MDS DA Taux : 68 % Clôture année 2008 : 707 554 logements En 2009 : 292 446