C'est en tout cas la conclusion que vient de faire le secrétaire général de l'ONU dans son dernier rapport , transmis cette fin de semaine au Conseil de sécurité. L'organisation onusienne, par la voix de son premier représentant , avoue son impuissance , puisqu'elle n'observe aucun signe de progrès. Ce qui est alarmant cette fois-ci , c'est que les Nations unies craignent un affrontement armé entre les unités du Front Polisario et le Maroc. Or, si un tel scénario reste imputable sur le compte de l'improbable, il n'en demeure pas moins qu'une pareille situation arrangerait plus le royaume du Maroc. Selon certains observateurs, Mohammed VI cherche impatiemment une ouverture du bal de la part des Sahraouis, car une «initiative» de ce genre lui permettrait de se prévaloir, aux yeux du monde, de la position de «légaliste». Reste encore le nœud gordien de la problématique quest la réaction de ces puissances étrangères et à leur tête , bien entendu , les Etats-Unis. Ces pays se trouvent toujours enferrées dans une culture anti-indépendantiste , et ils ne vont jamais tolérer la création d'un autre foyer de tension, que dire alors d'une guerre en Afrique du Nord. A vrai dire, si affrontement y aura, le pays qui risque d'être le plus exposé aux pressions serait sans nul doute l'Algérie. Donc et paradoxale comme elle le paraît, une impasse comme celle que vit le conflit profite incontestablement au Maroc. Mais la situation actuelle pourrait tomber, encore, de Charybde en Scylla , et on s'attend à ce que du côté des Etats-Unis, le topo évolue en faveur du Royaume alaouite. En effet, une déclaration pour le moins surprenante venant d'un ex-haut responsable américain, en l'occurrence Robert Pelletreau , annonce déjà la couleur. L'ex-assistant du département d'Etat, aujourd'hui à la retraite, estime que le Front Polisario est présentement isolé et bénéficie seulement d'un tout petit soutien à travers le monde. «Polisario is currently isolated and enjoys little support worldwide». Rappelons-nous ses propos sur l'islamisme au Maghreb, avant qu'il ne soit rattrapé par la réalité, et que lui-même, libéré de toute obligation officielle, vienne à changer de position de manière radicale. Ces propos interviennent au moment où une grande délégation du Congrès achève actuellement une mission d'information à Laâyoun au Sahara-Occidental. A Washington, la machine marocaine vient d'accomplir un travail qualifié de consistant au niveau du Sénat et de la chambre , du Pentagone, du département d'Etat et de la Maison-Blanche. Le président George Bush avait d'ailleurs répété au roi marocain que les Etats-Unis veilleront à ce que rien ne soit imposé à Rabat . Une position qu'un réseau de lobbyistes s'attelle à rendre plus explicite en militant pour une adhésion claire et sans ambages des USA à la thèse autonomiste défendue par les facilitateurs espagnols, français, anglais et italien tout récemment. Il est à signaler que dans tout le Congrès américain (535 membres), 7 représentants continuent encore à affirmer leur soutien à l'autodétermination.