Le travail des enfants a été le thème d'une journée d'information et de sensibilisation, organisée par la direction de l'action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou, à la maison de la culture Mouloud Mammeri, dimanche dernier. Les invités, chacun dans sa spécialité, ont axé leurs communications sur les causes et les répercussions psychologiques et physiques du travail sur des enfants en bas âge et sur la société. Mais également ses incidences sur l'économie locale, par les aspects de fuite au fisc et l'exploitation d'une main-d'œuvre enfantine à moindre coût. Dans le milieu rural de la région de Tizi Ouzou, cette frange frêle travaille, poussée par la misère sociale ou exploitée par des adultes, dans la manufacture et l'agriculture. Dans son allocution d'ouverture, le directeur de l'action sociale, Abderrahmane Tigha a estimé : « La situation dans notre pays, et notamment dans notre wilaya n'est pas catastrophique, comme c'est le cas dans les pays occidentaux et en Asie. Néanmoins, il n'y a pas d'études approfondies concernant ce phénomène en Algérie », martèle-t-il. Toutefois, il indique que « l'Etat commence à réfléchir sérieusement sur les moyens qui lui permettront de traiter ce phénomène ». L'option qui semble avoir été retenue par l'Algérie est celle de la prévention par la sensibilisation. « D'ailleurs, ce dossier est ouvert par les autorités dans le cadre de la prévention, en engageant tous les secteurs concernés, dans le but d'identifier le phénomène et d'en mesurer l'ampleur ». En vue de protéger les enfants en milieu ouvert et les prémunir contre les dangers moraux et physiques dus, notamment au travail, le Service d'observation et d'éducation en milieu ouvert (SOEMO), a placé sous le régime de la liberté surveillée préjudicielle, en 2008, pas moins de 121 enfants ; 22 d'entre eux se trouvaient en danger moral. Tout en maintenant les enfants dans leur milieu de vie habituel (école, centre de formation et les foyers…) une équipe spécialisée de psychopédagogues assure leur suivi. Agissant en aval dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants, le représentant de la direction du commerce, M. Hadjaz, estime que les moyens de l'administration sont peu performants, puisque la direction du commerce se limite à réprimer les entreprises qui exploitent cette main-d'œuvre enfantine. Il évoque, en outre, que les associations sont mieux habilitées à défendre ces enfants, de par leur travail de sensibilisation et du fait qu'elles peuvent mener des actions en justice. Le responsable de l'inspection du travail, qualifie les effets de l'exploitation des enfants de « désastreux ». Après énumération des conséquences morales et physiques que subissent les mineurs dans le travail inadapté, la loi, indique-t-il, punit leurs employeurs de 2000 DA d'amende et de 2 mois de prison ferme en cas de récidive.