Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) appelle, dans un communiqué signé par le coordinateur national le 13 janvier 2005, les enseignants à observer une journée de protestation le 7 février pour défendre la franchise de l'enceinte universitaire. Réuni le 12 janvier 2005 à Alger, le bureau national du CNES plaide également pour la défense des libertés syndicales, notamment le droit à la grève. A cet effet, il appelle l'ensemble des sections syndicales à organiser des assemblées générales en vue de définir les moyens appropriés pour faire face à la dégradation de la situation universitaire. A ce sujet, le CNES condamne avec force l'usage de la violence et le recours à une politique d'intimidation au lieu et place d'une prise en charge collective et responsable des problèmes par des moyens civilisés comme prévu et garanti par la loi et le fonctionnement régulier des institutions. Plus explicite, le CNES condamne énergiquement la violation des franchises universitaires à l'Institut des sciences politiques d'Alger et endosse l'entière responsabilité à l'administration de l'Université d'Alger. A ce propos, le CNES appelle le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, à intervenir rapidement pour prendre les mesures nécessaires susceptibles de mettre fin à ces atteintes. Demandant une nouvelle fois l'ouverture d'un vrai dialogue entre les partenaires pour que les difficultés puissent être collectivement assumées, le CNES « constate aujourd'hui qu'à une politique de fuite en avant succède un recours à la justice et aux forces de l'ordre pour incriminer les partenaires sociaux comme on peut l'observer au niveau des universités de Skikda, de Béjaïa et d'Alger ». Déplorant l'absence de dialogue et de responsabilité, le CNES constate amèrement la prolifération de la violence dans les campus et les cités universitaires, allant jusqu'à atteindre des points extrêmes, comme ce fut le cas à l'université Djilali Liabès de Sidi Bel Abbès où des étudiants et étudiantes ont attenté à leur vie. « L'évacuation des problèmes, des mécanismes du dialogue, de la négociation puis le recours à la justice et aux forces de sécurité ne nous paraissent pas singuliers au seul champ universitaire. C'est une démarche d'intimidation qui vise de nombreux, sinon tous les mouvements de protestation. Cette politique a récemment concerné les secteurs de l'éducation nationale, de la santé et des transports maritimes », fait remarquer le CNES. A Constantine, le bureau du CNES est en train d'étudier la manière de protester. Il est prévu une grève de quinze jours, un débrayage de trois jours, deux journées de protestation ou le boycott des activités pédagogiques. La revendication brandie consiste à généraliser la prime de zone à toutes les universités. Le CNES de Constantine exige également l'octroi par les pouvoirs publics d'un quota de logements sociaux au profit des enseignants, car « la formule de logement participatif encouragée par le recteur et la tutelle ne convient pas à tout le monde à cause notamment de la durée des travaux ». Il est question aussi de régulariser la situation des enseignants qui occupent des logements « dont ils ne possèdent aucun papier ». Lydia R., Mustapha Rachidiou