Le premier Forum de consultation et d'échange d'informations sur le marché du gaz naturel organisé par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) a eu lieu hier à l'hôtel El Aurassi. Cette manifestation, qui se veut d'envergure internationale et un événement spécialisé, a regroupé des producteurs de gaz comme BP, l'ENI, StatoilHydro ou Sonatrach autour de la table ronde, ainsi que des institutions publiques de régulation du secteur de l'énergie, comme l'Autorité de régulation des hydrocarbures et la Commission de régulation de l'électricité et du gaz. La salle de conférences a regroupé hier une centaine de représentants des compagnies pétrolières et gazières, des représentants de l'université algérienne, des associations techniques qui ont suivi attentivement, dans la matinée, une table ronde à laquelle ont pris part Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, Sid Ali Betata, président du comité de direction d'ALNAFT, Chawki Rahal, vice-président commercialisation de Sonatrach, Ali Hached, conseiller du ministre de l'Energie, Paolo Scaroni, PDG de l'ENI, Simon Cattle, vice-président of Supply and Trading, Europe Gas & LNG de BP, et Peter Mellbye, vice-président international de StatoilHydro. Le thème « Les marchés gaziers, développements et perspectives » a fait l'objet d'un riche débat sur « Les marchés gaziers et la globalisation du marché du GNL » ; « Les prix du gaz naturel et leur évolution à court et moyen termes » ; « La dérive des coûts opératoires des services de la chaîne gazière » ; « Le rôle que jouera à l'avenir le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) » et « Les questions environnementales liées aux qualités d'énergie propre du gaz naturel ». Les participants à ce débat se sont accordé à dire que le marché du gaz naturel se dirige vers une globalisation grâce à la flexibilité qu'offre le GNL. Concernant le prix du gaz, il ressort des débats que le prix du pétrole en tant que prix directeur a encore de beaux jours devant lui et que le « découplage » ou « delinkage » n'est pas pour demain, peut-être dans 20 ans... Concernant les coûts qui ont fait reporter beaucoup de projets, si les Européens voient déjà une baisse qui pourrait aller jusqu'à 15%, Sonatrach n'a pas encore vu cette baisse des coûts dans les projets industriels du gaz naturel. Les coûts des projets auraient augmenté de 130% ces dernières années. Dans certains cas, les prix ont été multipliés par 4. Mais la hausse pourrait reprendre avec la reprise de la demande mondiale. A propos du Forum des pays exportateurs de gaz, le patron de l'ENI a estimé que si les pays exportateurs voulaient mettre en place un cartel, ils l'auraient fait autour d'une tasse de thé, vu que par exemple les fournisseurs de l'Europe pour 80% sont au nombre de trois : la Russie, l'Algérie et la Norvège. L'importance du gaz naturel devient de plus en plus visible, vu que la consommation a doublé durant les 25 dernières années et que si, actuellement, 75% du gaz sont consommés localement, dans une dizaine d'années ce sont 50% des quantités qui seront commercialisées à l'international, selon les participants à la table ronde. Concernant l'environnement, les intervenants ont estimé que le gaz naturel devrait bénéficier de certains avantages en matière de fiscalité. A ce propos, dans son discours d'ouverture, le ministre de l'Energie et des Mines a déclaré : « Si les perspectives gazières à long terme nous rassurent sur la poursuite de l'expansion de cette industrie qui saura répondre aux défis, elle subit parfois les conséquences de politiques gouvernementales qui entravent son développement », en citant les politiques en matière de fiscalité de grands pays consommateurs qui ne répondent pas aux préoccupations environnementales et au souci de satisfaire au moindre coût les besoins des consommateurs. « De plus, les barrières rencontrées par des entreprises de pays exportateurs de gaz, comme Sonatrach, à investir sur les marchés européens pour alimenter directement l'utilisateur final, notamment industriel, à moindre coût, constituent, de notre point de vue, un frein à l'expansion de l'industrie gazière », a-t-il ajouté. Dans l'après-midi, le forum s'est poursuivi par une table ronde sur le gaz naturel et le marché national à la lumière de la nouvelle loi sur les hydrocarbures.