Le marché du GNL, avec une croissance soutenue, est celui qui a le plus changé ces dernières années. En effet, le commerce du GNL s'élève au double de celui du gaz transporté par gazoducs. Cependant, on ne peut pas dire qu'il y a un marché globalisé. Ce constat a fait le consensus lors d'une table ronde tenue, hier, à l'hôtel El Aurassi, dans le cadre du 1er Forum de consultation et d'échange d'information sur le marché du gaz naturel, organisé par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Cette table ronde, présidée par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a vu la participation d'un panel de professionnels du secteur de l'énergie, à l'instar de M. Paolo Scaroni, patron de la compagnie italienne ENI, qui a considéré que même si le transport par gazoducs demeure plus sûr, le GNL va progresser. En effet, les sources existent, les points de réception se mettent en place et le transport est déjà bien présent. Ces éléments permettent ainsi l'émergence d'un marché globalisé. Avec un commerce avoisinant les 800 milliards de m3 durant l'année 2008, le marché gazier reste, selon M. Chawki Rahal, vice-président Sonatrach/commercialisation, régionalisé. Le chemin pour la globalisation du marché est encore loin, a-t-il conclu. Allant dans le même sens, le représentant de BP, M. Simon Cattle a estimé, toutefois, que le GNL constitue, de par sa flexibilité, une réponse aux inquiétudes sur la sécurité des approvisionnements. Abordant la question des prix du gaz et leur indexation sur ceux du pétrole, les participants au panel ont tous été unanimes à dire que cette indexation a encore de beaux jours devant elle. Il n'y aura donc pas de changement dans un avenir proche. En effet, la déconnection des prix du gaz de ceux du pétrole nécessitera, pour ce faire, une surproduction de gaz. Cela va donc continuer de la sorte d'autant que producteurs et consommateurs sont d'accord sur cette indexation. Pour ce qui est des coûts de chaîne gazière, il est clair chez les acteurs du marché gazier que la crise économique et la baisse de la demande influent sur les coûts. Ces derniers sont certes en baisse, mais rien n'indique qu'elle soit significative. Par ailleurs, le retard de projet devra être rattraper au redémarrage de l'économie mondiale, ce qui signifie une hausse des coûts à moyen terme. La table ronde a, par ailleurs, abordé la question du Forum des pays producteurs de gaz (FPEG), assimilé à tord à un cartel gazier. Pour M. Scaroni, souvent il y a des perceptions incorrectes sur ce forum, ajoutant que c'est un organisme qui est le bienvenu pour le renforcement du dialogue entre producteurs et consommateurs. Ce forum devra être, selon M. Rahal, perçu comme un espace de dialogue qui sécurisera le marché gazier. Ce Forum n'est pas un cartel, affirme-t-il. Pour rappel, les pays producteurs membres du FPEG se sont mis d'accord pour coordonner leurs efforts sur plusieurs axes, dont les échanges d'informations au sujet des prévisions et des programmes d'investissement, les relations avec les pays consommateurs, la mise en œuvre de nouvelles technologies et le développement de la production de gaz naturel liquéfié. Une charte a été adoptée, définissant des règles pour les membres du FPEG. Ce premier forum sur le gaz naturel, qui sera organisé périodiquement par l'Alnaft, s'est poursuivi, durant l'après-midi, par une session dédiée au thème "Le gaz naturel au sein de la loi sur les hydrocarbures". Yacine B.