Le wali délégué de la daïra d'Hussein Dey vient de monter au créneau pour montrer du doigt les malfaçons commises dans sa circonscription par les intervenants sur la voie publique, en l'occurrence la chaussée et les trottoirs. Bien que cela soit un secret de Polichinelle, il a fallu du temps pour stigmatiser les acteurs qui sont derrière ce type d'intervention aussi bâclé qu'expéditif, opéré par des permissionnaires, dont le souci majeur se résume, le moins que l'on puisse dire, dans la triche sur les matériaux utilisés lorsqu'il s'agit de bitumer une route ou carreler une surface piétonne. L'on serait tenté, dans la lancée, de nous interroger sur quels critères est accordé le marché ; sur l'ouverture des plis, suite à l'avis d'appel d'offres lancé via les quotidiens ou sur la base d'accointances qu'entretiennent des responsables avec certains maîtres d'œuvre, moyennant « tchipa » ? Aussi, pourquoi une rue qui vient d'être fraîchement revêtue voit aussitôt ses tripes en l'air, générant mélasse et semant poussière à tout vent ? Cela ne révèle pas moins l'absence de coordination entre les maîtres d'ouvrage comme Sonelgaz et la Seaal qui, par le biais des sous-traitants, tirent à hue et à dia. La situation empire davantage lors des averses où les espaces publics deviennent un véritable bourbier. Dans ce contexte, il ne serait pas malvenu de mettre l'accent sur la sempiternelle question ayant trait à la remise en l'état des lieux. Bien que la loi soit claire comme l'eau de roche, les maîtres d'œuvre abhorrent de faire dans la belle ouvrage, et laissent la plupart des chantiers de voirie ouverts après leur intervention, foulant les prescriptions y afférentes aux textes en vigueur. Le décret exécutif n°04-392 du 1er décembre 2004 relatif à la permission de voirie (v/JO n°78 du 5 décembre 2004) énonce dans son art.17 qu'« aussitôt après l'achèvement des travaux, le permissionnaire est tenu d'enlever tous les décombres, dépôts de matériaux, débris et immondices, de réparer immédiatement tous les dommages qui auraient pu être causés à la voie publique ou à ses dépendances, ... ». Ce manquement aux textes est seriné à cor et à cri sur tous les modes et sur tous les tons. Mais, les travaux confiés aux opérateurs sont rarement contrôlés après leur achèvement et les cas de réalisation viciée, à travers lesquels les sous-traitants excellent, ne sont pas moins légion.