L'explosion s'est produite au moment où le minibus s'approchait du monument érigé à la mémoire d'Ataturk, le fondateur de la nouvelle république turque. L'attentat a coûté la vie à cinq personnes – trois ressortissants turcs, une Britannique et une Irlandaise – et blessé quatorze personnes. Le Premier ministre turc, Recep Tayip Erdogan, a qualifié, dans les heures suivant l'attentat, lors d'un point presse, l'action d'«attaque terroriste», mais sans désigner de groupe particulier. «Nous invitons tous ceux qui sont impliqués dans le terrorisme à faire preuve d'humanité», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «Le gouvernement prendra évidemment les mesures nécessaires.» Un périmètre de sécurité de 50 km autour de la ville a été installé hier. Les contrôles et la sécurité étaient omniprésents, notamment aux abords des bâtiments officiels. Selon une déclaration faite à l'agence Anatolie, Ali Baris, vice-gouverneur de Kusadasi, «une jeune fille de 16 ou 17 ans aurait mené une attaque suicide», avant d'ajouter qu'il n'y avait pas de conclusions définitives. Mustafa Malay, le gouverneur de la province d'Aydin, dont dépend Kusadasi, envisageait l'hypothèse d'un attentat-suicide. Plusieurs équipes spécialisées ont été mobilisées, hier, dans le cadre de l'enquête pour analyser les restes du minibus dans le but de déterminer la nature des explosifs utilisés. Quatorze intellectuels et militants engagés dans la cause kurde, dont Leyla Zana, condamnent toute action contre les civils innocents et sans défense, quels qu'en soient les motifs et quels qu'en soient les auteurs. Le ministre des Affaires étrangères britannique qualifiait, pour sa part, cet attentat d'«acte répugnant».