2. Au niveau des cycles de formation professionnelle – Promouvoir le système de formation «dual», qui assure l'acquisition d'une qualification sur le tas, en contact direct avec le métier : un apprentissage qui fait intervenir en même temps le centre de formation et l'entreprise économique (ou le praticien), dans le processus de formation. – Réserver le maximum possible en temps de formation aux stages pratiques en milieu industriel, pour les formations assurées en mode résidentiel. – Renforcer l'entraînement aux techniques de recherche d'emploi et le développement de l'esprit de création d'entreprise. 3. Réaménagement des référenciels et programmes de formation – Les contenus des programmes de formation doivent être intimement liés à l'emploi, avec un développement des compétences de base. – Ces mêmes contenus sont censés achever et compléter la réalisation des objectifs assignés aux cycles scolaires de base. – Les projets à faire réaliser par les stagiaires doivent être liés aux situations et à l'expérience réelles vécues en contact avec le poste de travail en entreprise. – Les activités de travaux pratiques doivent être développées et soutenues durant toute la période de formation pour garantir une meilleure adaptation au poste de travail aux diplômés, dès leur entrée dans le monde du travail. 4. Au sujet des formateurs – Leur assurer des périodes de recyclage et de mise à niveau de façon cyclique et automatique pour les amener à actualiser leurs connaissances, se mettre à jour et s'informer sur les nouveautés et l'actualité dans le domaine des innovations techniques et technologiques. – Il en est de même du corps inspectoral pédagogique qui doit pouvoir lui aussi bénéficier d'une mise à niveau de façon périodique. – Mettre à la disposition de l'encadrement technique et pédagogique tous les moyens de documentation scientifique et technique. – Avant leur recrutement comme professeurs formateurs, exiger des techniciens et des ingénieurs une justification de l'exercice préalable de la spécialité dans une entreprise industrielle. 5. Au niveau des établissements de formation universitaire – Même les établissements de formation supérieure (universités, instituts supérieurs ou grandes écoles) ne doivent plus continuer à former pour former, mais doivent former utile. C'est-à-dire en fonction des besoins réels des entreprises, du monde du travail et de l'environnement socioéconomique. – La recherche scientifique doit, elle aussi, s'investir dans le développement des entreprises économiques, le développement et la promotion des techniques et moyens de production. – La recherche appliquée et opérationnelle doit être promue et encouragée au même tire que la recherche fondamentale. 6. Au niveau des entreprises économiques – Prévoir dans le plan de travail de l'entreprise et de façon systématique la prise en charge de stagiaires de la formation professionnelle avec un maximum d'efficacité. – Prendre toutes les dispositions nécessaires et prévoir un encadrement qualifié pour prendre en charge ces stagiaires, suivre leur apprentissage et évaluer leurs acquisitions. – Maintenir des relations étroites avec les établissements de formation professionnelle, assurer un échange permanent d'information, faire part des spécificités du profil et des compétences nécessaires au processus de production de l'entreprise. – Les entreprises doivent demander, exiger même d'être associées aux opérations liées à l'ingénierie des programmes de formation. Conclusion Nous venons de voir sommairement que le processus d'adaptation de la formation au monde du travail ou de l'emploi exige impérativement la mise en commun de toutes les énergies des différentes parties concernées : responsables et gestionnaires de l'appareil de formation, partenaires du secteur économique, partenaires sociaux… C'est à ce prix et seulement à ce prix que le processus de formation réussira dans sa fonction de production d'une main-d'œuvre qualifiée et compétente et que les entreprises du secteur économique réussiront à garantir des produits industriels de qualité et compétitifs. L'établissement de formation, qu'il soit de formation professionnelle ou de formation universitaire, est désormais considéré comme une «entreprise» qui doit produire utile, soumise aux mêmes règles que celles auxquelles sont soumises les entreprises industrielles : celles de l'économie de marché (l'offre et la demande), régies par une obligation de résultats et une obligation de qualité. (* ) L'auteur est Inspecteur d'orientation scolaire et professionnelle – Cadre supérieur de l'administration publique.