«Je ne m'attends pas à ce que nous ayons un accord ce soir. Les discussions vont continuer ce week-end et lundi», a déclaré M. Mandelson à la presse à l'issue d'une journée de discussions à Bruxelles. Le comité textile de l'UE était réuni parallèlement au «comité 133» qui rassemble les hauts fonctionnaires des 25 chargés du commerce extérieur. Les pays européens producteurs de textiles (Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal) s'opposent à l'entrée de quelque 80 millions de pièces d'habillement tant que la Commission européenne ne se sera pas mise d'accord avec Pékin sur la manière de décompter ces arrivées de textiles chinois en 2005 des quotas imposés aux importations chinoises pour 2006 et 2007. «J'ai réaffirmé fortement que les biens bloqués aux frontières doivent entrer (dans l'UE). Aucun Etat membre n'est en désaccord avec cela», a affirmé M. Mandelson. «Le problème est d'une nature différente : il s'agit de savoir comment décompter ces produits conformément à l'accord de Shanghaï et de la tactique de l'UE pour négocier avec la Chine», a expliqué le commissaire britannique. Il sera à Pékin dimanche pour rencontrer sur ce dossier le ministre chinois du Commerce, Bo Xilai, à la veille d'un sommet UE-Chine. La crise actuelle a été provoquée par le dépassement très rapide dans certaines catégories de produits (surtout les pull-overs et les pantalons hommes) des quotas d'importation fixés pour 2005 dans l'accord signé le 10 juin à Shanghaï entre l'UE et la Chine. Pour faire venir le maximum de pièces avant l'entrée en vigueur de cet accord le 12 juillet, les importateurs et distributeurs européens ont demandé et obtenu des licences d'importation pour des quantités excédant très largement les quotas prévus pour 2005. La découverte du dépassement des quotas, dès le 20 juillet pour les pull-overs, a conduit au blocage en douane de plus de 80 millions de produits textiles chinois. «Les Etats membres vont réaliser le coût économique de maintenir ces produits bloqués», a affirmé M. Mandelson, «et ils vont admettre que ces produits doivent être débloqués».