Lors de la visite du monobloc de dessalement d'eau de mer à la plage des Mouches (Commune de Sidi Ben Adda), il a été soutenu, auprès des autorités locales, que le rejet d'eau de mer après extraction d'une partie dessalée ne constituait pas une pollution de l'environnement. L'assertion était à vérifier dans la mesure où, pour un monobloc identique de 5000 m3 à Bouzedjar, l'on a décidé que le rejet doit se faire à 500 m du rivage alors qu'à la plage des Mouches, il est à même le rivage. Selon les informations que nous avons recueillies, il ressort que la saumure rejetée est deux fois plus concentrée en sel que l'eau de mer. A cet égard, l'on indique qu'en Méditerranée occidentale, la salinité naturelle de l'eau de mer se situe entre 37 et 38 grammes par litre, alors que la salinité du concentré osmotique peut atteindre les 70 g/l. En outre, elle contient des résidus chimiques, des sous-produits de réactions et des particules métalliques issues de la corrosion, les usines de dessalement devant subir des opérations de prétraitement et de nettoyage chimique afin d'éviter les bio salissures, la formation de tartre et autres nuisances. Quant au déversement de saumure, il peut avoir des effets néfastes sur les fragiles écosystèmes marins. Par ailleurs, il faut savoir que l'eau de mer destinée à être dessalée contient une infinité de micro-organismes qui sont automatiquement éradiqués avant le dessalement. Ceci risque de perturber la chaîne alimentaire marine si certains de ces micro-organismes venaient à être éliminés en trop grande quantité. Que penser alors du rejet de saumure à même le rivage comme dans la plage de Sidi Djelloul ? L'inquiétude est, par conséquent, de rigueur lorsqu'on sait qu'une usine de dessalement d'eau de mer autrement plus polluante va entrer en fonction tout à côté à Oued El Hallouf. Cette question est à mettre en balance avec une autre information rapportant qu'en Espagne, pays leader en matière de technologie du dessalement, une usine unique au monde, s'apprête à voir le jour à Almeria. Avec cette unité pilote utilisant l'énergie solaire, le coût du m3 d'eau, qui est de 6 euros environ, pourra être réduit à 0,47 euro pour une production de 3 millions de m3 par an (environ 12 000 m3/j). Et cette production devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de 14 000 tonnes par an, ce qui constitue une avancée dans la protection de la couche d'ozone puisque l'énergie utilisée n'est pas d'origine fossile. Plus encore, les résidus saumurés issus du dessalement seront pour la première fois transformés en sel commercialisable, évitant ainsi la pollution marine en recyclant un déchet en matière première utilisable.