Dans l'espoir de représenter l'Algérie aux Jeux olympiques 2010, Noureddine Bentoumi s'est lancé, la semaine passée à Liberec lors des Championnats du monde 2009, dans une course à la qualification ardue pour les athlètes des « petits pays » du ski nordique. Avec sa 129e place dans le sprint des Mondiaux 2009, Noureddine Bentoumi peut difficilement se montrer satisfait. Cet ingénieur dans un groupe informatique, établi à Echirolles (Isère), a, toutefois, quelques circonstances atténuantes. « Je me suis décidé à venir à Liberec au dernier moment, car pour moi, les JO, c'était un peu du passé », confie le seul représentant algérien qui est aussi son entraîneur, son technicien et son sponsor. En 2006, Noureddine Bentoumi, aidé alors par la France, avait participé aux JO : « J'étais content d'être à Turin, mais il y avait des problèmes avec ma fédération, l'ambiance n'était pas très sympa et puis le 50 km était bien trop dur pour moi ». Le fondeur, qui est né, grandi et étudié en France, avait été éliminé après avoir concédé rapidement un tour du parcours olympique aux meilleurs. Mais le virus des JO l'a repris, d'autant que la Fédération algérienne a changé de président : « Je veux boucler la boucle, j'aimerais que mon père puisse venir à la cérémonie d'ouverture. Peut-être aussi que mon exemple donnera envie à d'autres jeunes algériens de faire ce que je fais », espère le fondeur informaticien qui revendique un bon niveau amateur français. Mais un obstacle de taille se dresse devant lui, bien plus décourageant que son manque de moyens : pour réduire le nombre de participants, les critères de qualification olympique ont été revus à la hausse. Pour aller à Vancouver, il faut avoir participé aux Championnats du monde et afficher une moyenne inférieure à 300 points FIS sur cinq courses du calendrier d'ici janvier 2010. « Pour Turin, j'avais 220 points, mais le plus dur, c'est de trouver les courses où on ne peut pas trop marquer de points et elles ont souvent lieu en Norvège ou Finlande », regrette-t-il. A Liberec, la Fédération internationale de ski a organisé, la veille de la première course officielle, une épreuve de qualification pour les fondeurs au palmarès famélique et/ou à la technique parfois hésitante, comme le Kenyan Philip Boit, petite célébrité dans ce circuit parallèle, ou le Vénézuélien Cesar Baena. « C'est un peu limite. On n'est pas au niveau des meilleurs, mais on s'entraîne comme on peut, on bosse à côté et on a tout à fait notre place aux JO », assure Noureddine Bentoumi. Les « petites nations » tentent de se fédérer pour défendre leurs intérêts. « On s'entraide sur le plan matériel, on est tous solidaires », insiste-t-il comme pour souligner l'esprit olympique qui souffle chez ces « fondus » des JO.