Pour assurer l'avenir de leurs enfants, des parents s'inquiètent pour leur scolarité qui n'est pas chose aisée, surtout s'ils sont en classe d'examen. Le recours aux cours de soutien ou de consolidation, qui ont existé de tout temps et servi à combler les déficits des uns et à renforcer les connaissances des autres, et ce, dans les différentes matières, devient indispensable. Cependant, ces cours collectifs, qui sont devenus avec l'air du temps une mode, ruinent les budgets des petites bourses. Pour ne pas avoir mauvaise conscience, les parents ne lésinent pas sur les moyens. Les plus démunis se saignent pour offrir même des cours particuliers à leurs enfants. Ainsi, des appartements, des garages et des vides sanitaires servent de salle de cours et fleurissent comme des champignons à Sétif où ce créneau juteux échappe à tout contrôle. Cet enseignement fait plus que jamais l'objet d'un débat contradictoire. Arguant les carences du système éducatif (programmes longs et classes surchargées), certains enseignants, désireux de gonfler leur solde, encouragent leurs élèves à recourir aux cours de soutien dispensés le plus souvent dans des salles exiguës, mal éclairées et surtout... surchargées. En dépit du prix exorbitant versé, les conditions pédagogiques sont le plus souvent lamentables. Aussi, est-il légitime de se poser une seule question d'une simplicité ahurissante : où est l'amélioration quantitative de l'enseignement ? Les plus nantis, faisant fi de l'ardoise des fins de mois, s'attachent les services d'un ou de plusieurs enseignants qui se déplacent chez l'apprenant. Les moins fortunés recherchent, quant à eux, les groupes restreints qui ne sont, par ailleurs, pas à la portée de n'importe quelle bourse. « Mon fils qui prend des cours a amélioré ses résultats. Pour des gratifications financières, l'enseignant qui travaille à son compte se donne à mon sens mieux en cours de soutien que dans l'établissement public... », nous dit M. Lazhar B. Cet avis n'est pas partagé par Mme Zoubida N., cadre dans une entreprise nationale : « Ce ne sont ni des cours de soutien ni de renforcement des capacités, c'est tout simplement un commerce lucratif ne disant pas son nom. Un élève moyen comme mon fils n'a pu progresser, car il s'est retrouvé dans une salle pleine à craquer. L'enseignant qui ne peut se frayer un chemin dans un espace ne dépassant guère les 20 m2 dispense ses cours comme il le fait dans un établissement étatique. Pour moi, ces cours ne sont ni plus ni moins qu'une perte de temps et d'argent. Pour un meilleur rendement, il serait à mon avis préférable d'installer des classes distinctes pour les élèves moyens ayant besoin de soutien et d'autres pour les brillants à la quête de la consolidation des acquis. » Un directeur de lycée qui s'est exprimé sous le sceau de l'anonymat considère ces cours comme des auxiliaires utiles : « Les cours particuliers boostent qu'on le veuille ou non nos résultats de fin d'année. Les mauvaises conditions de travail, la faiblesse du revenu et la faiblesse du pouvoir d'achat poussent certains enseignants vers ce travail supplémentaire qui est, croyez-moi, harassant ... »