La section locale de la Fondation du 8 mai 1945 a organisé, cette semaine, au centre d'information et d'animation de la jeunesse, un hommage au martyr de la cause algérienne et digne fils de la ville, le chahid Hamdani Adda, plus connu sous le nom de guerre de Si Othmane. Un hommage singulier en commémoration du 42e anniversaire de sa mort qui n'a pas drainé la grande foule mais qui a permis aux amis, aux compagnons du défunt et aux jeunes de la nouvelle génération de se remémorer le combat de l'homme, condamné quatre fois à la peine capitale puis enlevé de la prison d'Oran et brûlé vif par des éléments de l'OAS, le 12 janvier 1962, à quelques mois de l'indépendance du pays. Les souvenirs de guerre, son militantisme et son arrestation près de Tiaret, racontés par des rescapés dont Khaled Bouchama, Kaddour Mairif dit Si Boukabouss, Haddou Bouabdellah, entre autres, ont été des moments d'intense communion qui ont fait tordre de douleur l'un des orateurs qui ne comprenait pas pourquoi cette désaffection sur tout ce qui touche à l'histoire, bien que, dit-il, « Si Othmane faisait, de son vivant, vibrer les foules à Tiaret. » Des témoignages inédits sont venus apporter un éclairage nouveau sur le parcours d'un militant nationaliste auquel notre confrère Amar Belkhodja lui a déjà consacré un ouvrage. C'est d'ailleurs ce dernier qui a été parmi les principaux animateurs de cette rencontre durant laquelle furent évoqués « la bravoure de l'homme et son engagement pour l'indépendance de l'Algérie. » Feu Hamdani Adda a intégré, pour rappel, les rangs de l'ALN en 1957 et a été, en sa qualité de chef de région, le chef du secteur autonome de la ville de Tiaret. Si Othmane était l'organisateur des réseaux urbains FLN et son nom était lié à toutes les actions menées contre l'armée coloniale. Arrêté le 05/12/1959, il sera condamné quatre fois de suite à la peine capitale. Il séjourna dans les prisons de Tiaret et d'Oran où il s'imposa comme porte-parole des 2 000 détenus qui s'y trouvaient et qu'il mobilisa pour la cause. Une position qui fera de lui la cible privilégiée des racistes. Son assassinat a été le fruit d'un coup de théâtre puisque ce sont de faux gendarmes qui se présentèrent pour le transférer de la maison d'arrêt d'Oran au tribunal pour complément d'enquête, mais dans la réalité c'était l'OAS qui a planifié son enlèvement. Il sera brûlé vif du côté de Canastel avec trois de ses compagnons de détention. L'affaire de sa capture suivie de tortures avait pris alors un tel retentissement que des avocats, dont maître Verges, se sont attelés à le défendre. A signaler qu'en marge de cette rencontre, une exposition de photos et de documents inédits ainsi qu'un montage vidéo sur la Révolution, réalisé par le poète Benaïssa Benzama, ont été présentés au public.