Décidément, Ahmed Ouyahia s'est réveillé, hier matin, avec l'intention de contredire les membres de son gouvernement. Après Abdelhamid Temmar, le Premier ministre dément également les déclarations faites récemment par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni et selon lesquelles le dispositif sécuritaire sera renforcé en prévision de l'élection présidentielle. « Je m'inscris en faux contre mes collègues du gouvernement. Il n'y aura pas de renforcement du dispositif sécuritaire », lance-t-il sur les ondes de la Radio nationale. Selon lui, l'Etat maintient le même dispositif sécuritaire « en permanence ». Un dispositif qu'il qualifie de « puissant puisqu'il a donné de bons résultats dans la lutte antiterroriste ». Mais il reconnaît que dans ce genre d'occasions (élection) « des mesures supplémentaires sont toujours prises ». Abordant la réconciliation nationale, il précise qu'« elle marche en parallèle avec la lutte antiterroriste ». Estimant que toutes les conditions sont réunies pour l'organisation de la présidentielle, le Premier ministre réitère ses critiques envers les partisans du boycott. Selon sa propre logique, « le boycott des élections et l'abstention ne font pas partie de la pratique politique ». « Ces actes ne s'inscrivent pas dans la culture démocratique », estime-t-il. Pour lui, seule la participation aux élections est considérée comme un geste politique, oubliant que le jeu démocratique est complètement fermé après la décision de supprimer la limitation des mandats. Evoquant la question des observateurs étrangers, M. Ouyahia répond à la porte-parole du PT : « Il faut savoir que nous avons fait appel à des observateurs des organisations, dont l'Algérie fait partie. Ils ne sont ni des organisateurs ni des superviseurs. » Concernant la polémique qui entoure les indemnités dont bénéficieront les membres de la commission politique de surveillance des élections, le Premier ministre indique que le même tarif appliqué lors des législatives de 2007 sera reconduit pour la présidentielle. A une question sur l'adhésion de l'Algérie à l'Union pour la Méditerranée (UPM), il précise : « L'Algérie a adhéré en étant fidèle à ses constantes politiques et à ses engagements internationaux. »