La mort du jeune supporter constantinois a été très commentée ces derniers jours à Skikda. Unanimement condamné, ce crime -parce que ç'en est un- a jeté un grand émoi aussi bien parmi la population que parmi les sportifs de Skikda. « Ce qui s'est passé vendredi est une honte pour le sport et pour les sportifs de tous bords. Les prestigieux clubs que sont la JSMS et le CSC ne peuvent se reconnaître dans de tels agissements », témoigne un vieil amoureux de la JSMS. Contrairement aux propos des fossoyeurs de la joie et à ceux des « marchands » « d'huile à jeter sur le feu », la gare routière de Skikda n'a, à aucun moment, cessé d'accueillir comme d'habitude les « taxieurs » et chauffeurs de bus du Vieux Rocher, qui vaquent le plus normalement du monde à leurs activités. Rencontré sur les lieux, le représentant syndical des transporteurs (taxis) de la wilaya de Skikda a tenu à s'expliquer pour lever toute équivoque : « Depuis samedi, nous assurons dans des conditions tout à fait normales les liaisons Skikda-Constantine, et à aucun moment on a été inquiétés, ni sur la route encore moins au niveau de la gare routière de Constantine où on a relevé, il est vrai, un renforcement du dispositif de sécurité. D'ailleurs hier (dimanche-ndlr-) nos chauffeurs ont travaillé jusqu'à 18h sans qu'on n'enregistre le moindre incident ; et aujourd'hui, comme vous le constatez, on continue avec nos collègues de Constantine à travailler comme on l'a toujours fait. » La vox populi qu'on tente d'alimenter- volontairement ou pas- par coups de manchettes interposées, de rumeurs et de potins, n'a cessé d'extrapoler comme si certains voulaient ériger un nouveau mur de Berlin entre les deux villes amies. Dans cette psychose ambiante, les rumeurs les plus folles n'ont cessé de circuler amplifiant ainsi le danger. Cette fournaise, maladroitement entretenue, n'a d'ailleurs pas tardé à avoir des conséquences regrettables, puisque samedi et dimanche derniers, quelques jeunes Skikdis ont été pris à partie par d'autres jeunes, à Constantine. C'en est trop, et il est temps que la raison l'emporte. Car à Skikda, du moins à notre connaissance, ce dessein perfide n'a pas abouti ; pour cela, il suffit juste de faire un tour en ville et d'évoquer la mort du jeune supporter pour que les condamnations fusent de partout. On ne badine pas avec la mort d'un jeune, fût-il de Constantine, de Skikda ou d'ailleurs. La disparition d'un jeune est toujours amère, et pour ses proches, la douleur est certainement immense. Mais ce malheur ne devrait pas en conduire à d'autres, ni enfanter d'autres, avec d'autres gâchis. Pourtant, les supporters (les vrais) de la JSMS et du CSC peuvent témoigner aujourd'hui de l'esprit de fraternité exemplaire qui avait régné au stade durant la rencontre. Cette dernière, et en dépit du résultat, s'est même terminée sous les applaudissements du public au moment où les joueurs des deux équipes sortaient ensemble en se tenant tous par la main. Rien ne présageait en définitif d'un tel drame, mais la bêtise n'est jamais prévisible. Des jeunes s'en sont pris à un autre jeune et l'ont tué. Sans vouloir banaliser ce drame, ce malheur qui frappe toute une famille, il reste à s'attendre à ce que le ou les jeunes qui ont commis cet abominable acte soient identifiés et mis entre les mains de la justice, laquelle demeure seule habilitée à décider de la sentence. Les autres jeunes, du CSC ou de la JSMS, les dirigeants des clubs et tous les autres responsables doivent quant à eux méditer sur ce drame et en tirer les leçons nécessaires. Faudrait-il encore sacrifier d'autres jeunes sur l'autel de la bêtise ? « Non ! », diront certainement les supporters des deux clubs. Entre la JSMS et le CSC, il y a comme une longue histoire d'amitié ; les deux villes doivent pleurer ensemble la mort du jeune Farouk Soualmia, et faire en sorte pour que de tels drames ne se reproduisent plus.