L'objectif premier est de redonner la vrai image de ce prestigieux club algérois qui ne laisse personne indifférent, mais qui semble avoir perdu certains repères qui ont fait de lui, plus qu'une équipe sportive, une institution. C'est dans ce sens que des anciens joueurs du Mouloudia, des dirigeants qui n'ont cessé d'apporter leurs contributions durant des années mais, pour une raison ou une autre, ont été marginalisés, des bienfaiteurs, des supporters et d'autres amoureux du club ont senti cette nécessité de se réunir pour débattre de la situation actuelle du club, mais aussi pour trouver les meilleurs voies et moyens afin de redorer le blason du Mouloudia. D'abord, pourquoi la fondation porterait le nom de Braham Derriche ? Le comité déjà en place a jugé que Braham Derriche aura été sans conteste, et de l'avis unanime de tous les Mouloudéens, toutes générations confondues, avec Djazouli et Djaout, les principaux artisans et bâtisseurs du Mouloudia d'Alger. Derriche est, de par sa longévité, son abnégation et son dévouement pour le club, une référence permanente de fidélité, de loyauté, de moral et d'éthique sportive. «Il faut sauvegarder les acquis et le patrimoine historique du Mouloudia», disait Braham Derriche avant sa mort. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Difficile de répondre à cette question sachant que le Mouloudia perd de plus en plus de son appellation pour être plus connu sous le nom de Chnaoua, il a troqué ses couleurs comme il a tourné le dos à la formation, celle-là même qui a fait sa force durant des années. Ce n'est pas tout, le club algérois traîne derrière lui, et c'est une vérité, une mauvaise image, celle qui veut que ses déplacements soient considérés à risques pour l'ordre public. Soit un trop-plein qui a incité à la mise en place d'une fondation qui aura, entre autres, pour but de perpétuer les valeurs authentiques du doyen pour faire du Mouloudia un club respecté et respectable. Il faut dire que ce sont, à quelques points près, les mêmes objectifs qui ont été tracés par l'association El Mouloudia qui gère actuellement la section football mais, selon certains membres «les objectifs ont été déviés, les résultats ne suivent plus et les humiliations se sont multipliées». Dans quelle mesure la fondation Braham Derriche pourra-t-elle remédier à cette situation ? Pour Zoubir Bachi, l'un des membres du comité fondateur, «nous n'allons pas brûler les étapes et la meilleure façon de faire renaître le Mouloudia, c'est d'abord de réunir toute la famille mouloudéenne autour d'une discussion d'où jailliront les propositions et les actions à entreprendre». Et d'ajouter : «Nous ne devons pas rester les bras croisés devant la déconfiture d'une équipe aussi prestigieuse.» Signalons que plusieurs personnalités du monde sportif ont été invitées à cette réunion qui aura à débattre non pas des résultats techniques du club, mais tout simplement recenser des repères qui n'auraient jamais dû quitter un club aussi glorieux. Reste que les observateurs suivront de près le travail futur de cette fondation, car il y a eu trop de promesses non tenues autour d'une formation qui a, par certains endroits, plus servi à des intérêts personnels. Les fondateurs de cette nouvelle structure ont promis de ne pas emprunter les sentiers battus.