La principale artère de la capitale des Hauts-Plateaux et certains points du centre-ville ont fait l'objet d'une attention particulière, ces derniers jours, d'autant plus qu'ils sont inscrits dans l'itinéraire du cortège présidentiel. Bichonnés, au grand bonheur des riverains, par une armée d'agents municipaux, réquisitionnés même les vendredis, ces espaces, ainsi maquillés, sont désormais beaux à voir. Tout a été donc mis en œuvre pour redorer le blason de la cité, qui doit en principe réserver aujourd'hui un accueil présidentiel au candidat indépendant, lequel devra, nous dit-on, faire un tour à Aïn Fouara pour non seulement boire son « eau bénite » mais s'offrir un bain de foule et tâter, à l'occasion, le pouls de la deuxième wilaya du pays en nombre d'électeurs. Forte d'un aussi important contingent d'électeurs, estimés à plus de 833 000, la wilaya de Sétif est désormais une étape incontournable pour les candidats à la magistrature suprême. Le taux de participation à cette élection dépendra, dans une certaine mesure, de l'implication ou non des électeurs des hautes plaines, courtisés ces derniers temps par les représentants des postulants, lesquels multiplient rencontres et descentes sur le terrain. Il convient de souligner que la virée du Président à Sétif sera marquée par une rencontre avec le mouvement associatif et sportif national, mobilisé à l'occasion. Les médaillés olympiques ainsi que les sportifs (toutes disciplines confondues) qui se sont illustrés lors de joutes régionales ou continentales assisteront, nous dit-on, à cette rencontre de proximité qui aura lieu à la salle omnisports du 8 Mai 1945, qu'on « attife ». Les acteurs du mouvement sportif sont, nous dit-on encore, dans l'attente d'une autre réforme devant redorer le blason du sport algérien qui a, le moins que l'on puisse dire, touché le fond. Le candidat indépendant, ayant pris la décision d'éponger les dettes des agriculteurs et de majorer la bourse des étudiants et stagiaires, va sans nul annoncer, à partir de Sétif, d'importantes propositions ou mesures, c'est selon, en faveur d'un secteur aux abois. Notons que les échéances électorales du 9 avril prochain n'emballent pas la majorité des citoyens, lesquels, en plus de vaquer tranquillement à leurs occupations quotidiennes, affichent une certaine indifférence à l'égard de ces joutes qui n'intéressent actuellementque les partisans des candidats. Cette morosité est sans doute le fait d'une campagne « timide », d'autant plus que pour l'heure, les quelques indicateurs (affichage) annonçant l'événement sont cantonnés à l'intérieur des directions de campagne de l'un et des autres, lesquels vont promettre monts et merveilles à ce vivier d'électeurs, du reste pas facile à apprivoiser.